Pour sa deuxi�me journ�e, le Congr�s des victimes du terrorisme, organis� � Paris, s’est pench� sur les cas de prises d’otage et sur l’importance des n�gociations. Un moment �prouvant pour la famille de Vincent Delory, l’un des deux Fran�ais mort au Niger en janvier.
Ce vendredi matin dans l’amphith��tre Foch de l’Ecole militaire, l’heure est aux tables-rondes. Dix mois apr�s la mort d’Antoine de L�ocour et de Vincent Delory au Niger - et alors que quatre autres Fran�ais sont toujours s�questr�s au Sahel - le Congr�s des victimes du terrorisme �voque la question des prises d’otages. La femme d’un prisonnier des Farc, en Colombie, raconte treize ann�es de s�questration dans la jungle. Une ex-otage de l’�cole de Beslan, en Oss�tie du Nord, d�taille ses trois journ�es de terreur aux mains de s�paratistes tch�tch�nes en 2004. Dans le public, la m�re et la soeur de Vincent, Jacqueline et Annabelle Delory, �coutent.
Face � elles, le patron du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), Thierry Orosco, repr�sente "l’autre bord", celui qui doit sauver. "L’assaut est toujours une d�cision d�licate", avance-t-il. Le g�n�ral sait qu’il marche sur des oeufs, dans uen salle remplie de familles �prouv�es. Annabelle et Jacqueline Delory sont de celles-l�. Le 8 janvier 2011, Vincent a �t� enlev� au Niger par les islamistes d’Aqmi. Le jeune homme a p�ri lors de l’assaut des forces sp�ciales fran�aises, br�l� vif dans l’explosion d’un 4x4.
"On doit humaniser l’otage"
Alors, quand Thierry Orosco parle de "n�gociations" et de "strat�gies", la soeur et la m�re de Vincent se regardent avec un rictus, l’une soupire, l’autre hausse les �paules : pour Vincent, les militaires n’ont pas attendu. "Il existe une r�gle principale dans une n�gociation, poursuit le g�n�ral, on doit humaniser l’otage aupr�s de son attaquant. Le terroriste l’utilise comme un outil dans son combat. Pour contrer cela, on doit toujours appeler l’otage par son pr�nom, par exemple.". D’apr�s lui, certaines n�gociations sont vaines d�s le d�part, mais elles permettent au moins "de gagner du temps, de localiser les otages et de s’assurer qu’ils sont en vie". "Et oui...", souffle Annabelle.
Ce matin, le "cas Vincent" sera abord� cinq petites minutes. Le g�n�ral Orosco n’a pas vraiment de r�ponse � apporter � la douleur des Delory. Il souligne la difficult� de la situation ("Cette op�ration �quivalait � chercher une aiguille dans une meule de foin et � la suivre") et conclut : "Le choix politique a �t� de faire stopper ce rapt et malheureusement �a a mal fini". La table-ronde se termine. Le prochain d�bat portera sur l’impact d’un attentat sur les familles. Annabelle et Jacqueline ne quittent pas la salle.