OTAGES AFGHANISTAN : appel des musulmans de France pour libérer les journalistes otagesLes autorités musulmanes françaises ont lancé vendredi, jour de l’Aïd el-Fitr, fête marquant la fin du ramadan, un appel "solennel" pour la libération des journalistes français otages en Afghanistan.
"En cette journée de pardon, je lance un appel solennel aux ravisseurs, si l’islam est leur religion, pour qu’ils libèrent au plus vite" les deux journalistes de la chaîne de télévision publique France 3, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, a déclaré le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, au cours d’une conférence de presse.
Le recteur a reçu dans la matinée les familles des otages ainsi que Jean-François Julliard, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).
"Nous souffrons avec les familles et nous souffrirons tant qu’ils ne seront pas libérés", a commenté M. Boubakeur, estimant que la privation de liberté de ces journalistes, qui faisaient leur "travail sacré d’information", était "inacceptable"."J’appelle les ravisseurs, s’ils nous écoutent, à les libérer, au nom de l’islam miséricordieux", a renchéri Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM)."Nous souffrons" que cette prise d’otages soit "faite au nom de l’islam", a poursuivi M. Moussaoui.
Un tel appel avait été lancé pour l’ancien otage, Florence Aubenas, également présente à la cérémonie. "L’appel que vous aviez lancé a porté ses fruits", a rappelé la journaliste qui avait été détenue en Irak pendant plus de cinq mois en 2005.Les deux journalistes de France 3 travaillant pour le magazine "Pièces à conviction", ainsi que leurs trois accompagnateurs afghans, ont été enlevés fin décembre 2009. Les deux journalistes sont en "bonne santé" selon des "preuves de vie récentes" datant "d’une dizaine de jours", avait affirmé dimanche le plus proche conseiller de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant."On a le sentiment d’être dans une phase où les choses avancent, même si on reste prudents", a jugé le secrétaire général de RSF.Il a relevé une "conjonction d’événements favorables" à la libération des otages, dont la fin du ramadan, et la "double libération de journalistes japonais et britannique".
juc/ger/far/sym PARIS, 10 sept 2010 (AFP)