OTAGES SAHEL : Intervention au Mali : l’inquiétude des familles des otages
François Hollande a annoncé vendredi l’engagement de l’armée française au Mali, pour lutter contre les islamistes qui descendent dans le sud du pays. Une décision qui inquiète les familles des sept otages français actuellement détenus dans la région du Sahel. Le comité de soutien de deux d’entre eux demande une intervention des forces spéciales pour les libérer.
Les autorités françaises ont longtemps hésité avant de lancer l’armée française au Mali, notamment à cause des risques que cela pouvait faire courir aux sept otages français détenus par des groupes islamistes dans la région du Sahel. Finalement, le gouvernement a semble-t-il décidé qu’il fallait prendre ce risque, puisque François Hollande a annoncé vendredi l’engagement des troupes françaises dans le pays.
"Nous faisons et nous ferons tout pour sauver nos otages. Mais il faut avoir à l’esprit aussi que ce sont les mêmes groupes (...) qui sont à la fois les preneurs d’otages et qui sont les groupes terroristes qui descendent vers le Sud", a indiqué vendredi Laurent Fabius en disant défendre ainsi la "même cause".
"Comment voulez-vous que les islamistes libèrent un otage français alors que les Français sont en guerre contre eux ?"
Il n’empêche, les familles des otages français sont inquiètes. "D’après ce qu’on a entendu, les ravisseurs étaient contre l’intervention de la France, donc vous vous imaginez nos angoisses", réagit sur France Info Gilda Marbois, la belle soeur de Francis Colomb, enlevé le 19 décembre au Nigéria. "Ça va compliquer la libération des otages : comment voulez-vous que les islamistes libèrent un otage français alors que les Français sont en guerre contre eux ?", ajoute-t-elle.
"Pour moi c’est une mauvaise nouvelle" - La belle-sur d’un des otages retenus au Sahel
Un comité de soutien demande une "intervention des forces spéciales"
"On sait très bien que cela met en grand danger la vie de nos amis qui sont otages là-bas", indique également sur France Info, Pascal Lupart, président du comité de soutien des otages Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés en novembre 2011 au Mali, ajoutant que cette intervention est une bonne chose pour "éradiquer le fléau du terrorisme".
"Aujourd’hui si j’ai un souhait à faire au président de la République, c’est de lui dire : vous avez engagé les troupes françaises, je pense et j’espère que vous savez où se trouvent nos otages, faites intervenir les forces spéciales pour nous les libérer", ajoute-t-il.
"Je pense que dans le contexte actuel, les laisser dans les mains d’Aqmi c’est les mettre en très grand danger" - Pascal Lupart, président du comité de soutien
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