Otages français au Sahel : Paris garde tous les "canaux ouverts"
La France, dont six ressortissants sont actuellement retenus en otages au Sahel, conserve "le maximum de canaux" ouverts, y compris en vue de négociations, pour obtenir leur libération, a déclaré dimanche le ministre de la Défense, Gérard Longuet, en visite en Mauritanie. Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué la semaine passée l’enlèvement de cinq étrangers, dont deux Français, le mois dernier au Mali.
Philippe Verdon et Serge Lazarevic, qui ont été capturés le 24 novembre dans un petit hôtel à Hombori, dans le nord du Mali, s’ajoutent aux quatre Français détenus depuis septembre 2010 après un raid contre la ville d’Arlit, dans le nord du Niger. Pour la France, a redit Gérard Longuet, la priorité est d’obtenir leur libération. "Nous gardons, par tous moyens appropriés, le maximum de canaux d’informations et, le cas échéant, de négociations. Cela n’interdit pas de porter un jugement définitif sur les gens qui prennent des otages, mais le principe de réalité s’impose, nous souhaitons d’abord les récupérer," a-t-il dit.
Les autorités françaises avaient indiqué en mars qu’elles ne négocieraient pas la demande de rançon présentée par AQMI, qui réclamait 90 millions d’euros en échange des quatre employés d’Areva et de Vinci enlevés à Arlit. Le ministre mauritanien de la Défense, Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi, a exhorté les pays liés dans une initiative régionale de lutte contre le terrorisme à agir davantage pour " t arir les ressources du terrorisme et resserrer l’étau sur tous ceux qui pratiquent les enlèvements pour en tirer des fonds en refusant de payer des rançons" .
La réunion de Nouakchott, à laquelle participaient cinq pays européens et cinq pays africains (1), a débouché sur un accord en vue de créer un état-major opérationnel commun.
"L’idée , c’est d’avoir des militaires qui se connaissent et qui se comprennent et qui soient prêt en cas de besoin à mobiliser dans leurs pays respectifs les moyens nécessaires ", a dit Gérard Longuet.