OTAGES PEROU : Prise en otage de 36 ouvriers
LIMA - La priorité du gouvernement péruvien est de « libérer sains et saufs » les 36 ouvriers de la société de construction suédoise Skanska et d’une société péruvienne, pris en otage par la guérilla du Sentier lumineux qui demande une rançon de 10 millions de dollars, a affirmé vendredi le ministre de la Défense.
« La priorité du président Ollanta Humala est de les libérer sains et saufs », a déclaré le ministre Alberto Otarola, précisant que des unités militaires et des forces de police encerclaient la zone de Kepashiato, dans la région de Cuzco (sud-est), à 500 km de Lima, où s’est produit l’enlèvement.
Les ouvriers, tous péruviens, appartenant à la société suédoise Skanska qui effectue des travaux de construction pour le consortium Transport de gaz du Pérou (TGP), et de la compagnie péruvienne Construcciones Modulares, ont été kidnappés lundi.
Le ministre a précisé que les patrouilles avaient intensifié leurs opérations dans cette région de jungle montagneuse et touffue et ont retrouvé des traces de campements de la guérilla.
Jeudi, un hélicoptère de la police péruvienne a été abattu par des tirs de la guérilla dans cette zone, tuant la co-pilote, une capitaine de 32 ans, Nancy Flores. La dépouille de la jeune femme a été reçue vendredi avec les honneurs militaires à Lima par le président Humala et le Premier ministre Oscar Valdès.
Le chef de l’État péruvien devait se rendre dans la journée à Carthagène en Colombie pour participer au 6e sommet des Amériques.
« Nous espérons régler le problème des otages très rapidement et cherchons à éviter toute perte en vies humaines », a déclaré M. Humala.
L’enlèvement serait l’oeuvre d’une faction du Sentier lumineux opérant dans la région de la vallée de l’Apurimac et de l’Ene (VRAE), refuge de bandes de narcotrafiquants.
Le Sentier lumineux a été l’une des plus sanglantes organisations de guérilla en Amérique latine. Son conflit avec l’Etat péruvien dans les années 1980-2000 a fait près de 70 000 morts et disparus.
Le mouvement a spectaculairement décliné après l’arrestation en 1992 de son chef historique, Abimael Guzman, et ne reste actif que dans deux poches du territoire, fiefs de la production de coca, où quelques centaines de guérilleros sont aujourd’hui associés au trafic de drogue, selon les autorités.
CARLOS MANDUJANO / AFP