OTAGE SYRIE : John Cantlie, l’otage britannique devenu... "reporter" de l’organisation de l’Etat islamique
Brice Lahaye, TF1
Alors qu’un nouvel otage américain a été tué par l’organisation de l’Etat islamique, le groupe jihadiste détient d’autres otages, notamment un Britannique retenu depuis deux ans et qui est devenu leur "journaliste". Le président des Etats-Unis Barack Obama a confirmé dimanche la mort de l’otage américain Peter Kassig, décapité par le groupe Etat Islamique (EI), qualifiant cet assassinat de "mal absolu". Une nouvelle exécution qui pose la question du sort des autres otages toujours retenus par le groupe jihadiste. Parmi eux, un Britannique semble avoir trouvé une solution pour être épargné. John Cantlie, photojournaliste de 43 ans, capturé il y a deux ans est devenu "reporter" pour l’organisation jihadiste.
Le "journaliste", qui selon plusieurs témoins se serait converti à l’islam, est en effet apparu dans plusieurs vidéos mises en ligne par l’Etat islamique depuis quelques semaines. Une première le montrait ainsi comme otage mais également comme narrateur très critique des derniers discours de Barack Obama. "Il était hélas très visible que son discours serait : ’l’Amérique est bonne, l’Etat islamique est méchant’ (...) L’Etat islamique lui dit : ’Bienvenue Obama, toi et ton armée en chantier’", déclare-t-il face à la caméra (voir vidéo ci-dessus).
"Il s’inscrit d’emblée dans la survie"
Et d’ajouter avec une pointe d’ironie : "Donner à l’armée syrienne libre (ASL) 500.000 dollars maintenant est complètement à côté de la plaque. On oublie que l’armée syrienne revend les armes données par l’Occident à des meurtriers et à des bandits pour tomber au final dans les mains de l’armée islamique". Une allocution qui a ensuite évolué. Dans une seconde vidéo, on découvre en effet John Cantlie, cette fois-ci sur le terrain, en direct de la ville Kobané, où il explique que l’organisation islamique n’a pas battu en retraite dans la ville.
Une collaboration, de gré ou de force, avec l’Etat islamique qui pourrait bien donner du répit à l’otage britannique. C’est ce que laissent penser d’anciens prisonniers, interrogés par le magazine Paris Match. "John est très cohérent (...) Il savait que son gouvernement ne négocierait pas. Il nous a dit : ’Il faut que je trouve une autre solution.’ Ce n’est pas un intello, mais quelqu’un qui s’inscrit d’emblée dans la survie. Il fait des choix et les assume", explique le journaliste d’Europe 1 Didier François, ancien compagnon de cellule du Britannique, interrogé par l’hebdomadaire. Une stratégie payante ? Pour l’heure, aucune menace d’exécution n’a été émise concernant John Cantlie.