Otages Colombie : l’UE demande aux Farc de libérer les otages immédiatement et sans conditions
Bruxelles - L’Union européenne a demandé lundi aux Farc de libérer immédiatement et sans conditions les militaires colombiens enlevés près de Quibdo, pour éviter un échec des négociations de paix.
L’enlèvement du général Ruban Alzate et de deux autres personnes met à risque la poursuite des négociations de la Havane, a averti Catherine Ray, porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini.
L’UE demande aux Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) de libérer les otages immédiatement et sans conditions pour que les négociations puissent reprendre, a ajouté la porte-parole.
Les négociations avec les Farc sont suspendues jusqu’à ce que soient éclaircies les circonstances de l’enlèvement, a annoncé le président colombien Juan Manuel Santos, cité par le ministère de la Défense, après la capture du général, un événement sans précédent depuis l’ouverture du processus de paix.
C’est un enlèvement totalement inacceptable. Nous avons désormais l’information confirmant avec certitude qu’il s’agit des Farc, a lancé M. Santos, exigeant la libération du général au plus tôt.
Délocalisés depuis le 19 novembre 2012 à Cuba, les pourparlers engagés sans cessez-le-feu avec les Farc dans l’espoir de résoudre un conflit d’un demi-siècle, le plus vieux d’Amérique latine, devaient reprendre ce lundi à La Havane.
Ces négociations sont une occasion unique de mettre un terme à un conflit armé qui a fait de nombreuses victimes et causé beaucoup de souffrances, a insisté la porte-parole de Mme Mogherini.
Selon les autorités colombiennes, le général Ruban Alzate a été capturé avec un autre militaire, le caporal Jorge Rodriguez, et une conseillère de l’armée, Gloria Urrego, alors qu’ils allaient étudier un projet énergétique.
Grand artisan des négociations avec les Farc, M. Santos, un dirigeant de centre droit de 62 ans réélu en juin, s’est rendu à Bruxelles début novembre pour demander à l’UE un soutien politique et financier au processus de paix.
Début 2012, les Farc s’étaient engagées à ne plus pratiquer d’enlèvement de civils tout en se réservant le droit de capturer des policiers ou militaires, considérés comme des prisonniers de guerre.
Plus ancienne rébellion d’Amérique latine, issue d’une insurrection paysanne en 1964, les Farc comptent encore officiellement près de 8.000 combattants, essentiellement repliés dans les zones rurales de Colombie. Dans le passé, trois précédentes tentatives de dialogue avec la guérilla se sont conclues par des échecs.
(©AFP / 17 novembre 2014 14h56)