(AFP) - Les autorités de la région semi-autonome du Puntland, dans le nord-est de la Somalie, ont exclu mardi tout recours à la force pour libérer le journaliste français enlevé dimanche par des inconnus armés, a-t-on appris de source officielle.
"Bien que nous sachions où se trouve le journaliste et qui sont ses ravisseurs, nous tentons d’obtenir une libération pacifique", a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information du Puntland, Abdirahman Mohamed Bankah, joint par téléphone depuis Nairobi. "Nous avons dépêché des chefs coutumiers pour négocier car nous sommes conscients que tout recours à la force pourrait entraîner la perte inutile d’une vie", a ajouté M. Bankah. Des miliciens d’un des clans de Bossasso, la capitale économique du Puntland, ont enlevé dimanche le journaliste Gwen Le Gouil et réclament une rançon en échange de sa libération, a-t-on appris de sources concordantes. Lundi, une médiation conduite par des chefs coutumiers s’est vu refuser l’accès au journaliste par ses ravisseurs, qui ont déménagé de cache, de peur d’une intervention armée des autorités locales. Le journaliste Gwen Le Gouil a été enlevé dimanche matin au lendemain de son arrivée à Bossasso où il comptait effectuer un reportage sur le trafic d’émigrants illégaux traversant au péril de leur vie le golfe d’Aden pour le Yémen. Cinquante-six cadavres d’immigrés clandestins, la plupart des Somaliens et des Ethiopiens, ont été retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi par des membres de Médecins sans frontières (MSF) sur le littoral sud du Yémen, après le chavirement de leur embarcation, a rapporté mardi l’agence yéménite officielle SABA.