OTAGES FRANCAIS : informations et actions de sensibilisation

DOCUMENTATION SUR LES OTAGES

(JPG) Mobilisation pour Guy-Andre Kieffer, journaliste français disparu en Côte d’Ivoire

(JPG) Michel Germaneau : otage français enlevé au Niger le 19 avril 2010

OTAGES AFGHANISTAN : HERVE GUESQUIERE ET STEPHANE TAPONNIIER, LIBRES !

LA QUESTION DES RANçONS

18 mars 2013 - RANçON Otages : la France ne veut plus payer

Otages : la France ne veut plus payer

LE MONDE |

L’exception française en matière de gestion de prise d’otages à l’étranger a vécu. Le chef de l’Etat, François Hollande, a fait savoir, directement et indirectement, depuis la mi-janvier, à l’ensemble des familles de citoyens français actuellement détenus dans le monde que la doctrine avait changé. La France ne paiera plus.

Depuis vingt-cinq ans, soit depuis les enlèvements au Liban, la politique française consistait à refuser officiellement toute négociation avec les ravisseurs. Dans les faits, des rançons ont été régulièrement versées.

Désormais, non seulement l’Etat refusera toute transaction financière, mais il s’opposera "à toute forme de versement", selon les termes d’un conseiller ministériel, ce qui vise également les sommes que les familles, les entreprises ou les compagnies d’assurance pourraient être conduites à remettre par leurs propres moyens aux preneurs d’otages.

Cette consigne a été transmise à l’ensemble des services de l’Etat concernés, du ministère des affaires étrangères à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Si François Hollande, dès son élection, en mai 2012, à la présidence de la République, avait indiqué à son entourage qu’il était favorable à ce changement, il est indéniable que l’opération militaire au Mali, lancée le 11 janvier, a créé les conditions permettant d’assumer ce discours.

"C’était le 13 janvier, un dimanche de neige, M. Hollande nous a réunis à l’Elysée", se souvient Françoise Larribe, dont l’époux figure parmi les quatre otages français enlevés, le 16 septembre 2010, par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sur un site d’extraction d’uranium au Niger, avant d’être déplacés au nord du Mali. Elle-même a été détenue cinq mois avant de retrouver la liberté.

"CHANGEMENT DE TON RADICAL"

"Il nous a dit, poursuit-elle, qu’il était impensable que l’on donne de l’argent à des organisations contre lesquelles nous sommes en guerre. Le changement de ton a été radical entre la précédente rencontre, en septembre, et celle-ci. La discussion a été tendue. Les rançons sont une goutte d’eau dans le financement du terrorisme par rapport à la drogue dans cette région. Ma famille et moi considérons qu’il se fourvoie dans sa gestion des otages, je suis dégoûtée."

A cette rencontre étaient également conviés les parents des otages retenus dans la région. Ceux de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, deux personnes présentées comme des géologues, capturées, le 24 novembre 2011 au Mali, toujours par AQMI. Ceux de Gilberto Rodriguez Léal, pris en otage le 21 novembre 2012 par le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique (Mujao), un allié d’AQMI dans la région. Et le frère de Francis Collomp, un retraité qui poursuivait ses activités professionnelles au Nigeria, dont l’enlèvement, le 19 décembre 2012, a été revendiqué par le groupe islamiste Ansaru.

Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, avait porté le même message auprès de ces familles, le 3 janvier. Par ailleurs, l’Elysée et le Quai d’Orsay ont informé les ambassadeurs en poste dans les pays à risques, à travers le monde, notamment l’Afghanistan et le Pakistan, de la teneur de la nouvelle politique française en matière d’otages.

Cette consigne vise donc en premier lieu les agents des services de renseignement, dont les techniques vont devoir évoluer pour extirper les otages des mains de leurs ravisseurs. "Ce n’est pas parce que l’on ne paie plus que l’on ne travaille plus, note un agent de la DGSE en poste à l’étranger. On peut travailler sur l’entourage familial du ravisseur, on peut lui mettre la pression en coupant ses soutiens, on peut s’appuyer pour cela sur les autorités locales qui disposent d’autres leviers et puis, si on a assez d’éléments, on peut aller chercher l’otage de force."

Une dernière option qui déplaît aux familles d’otages. "Les interventions militaires se soldent presque toujours par des échecs", rappelle Patricia Philibert, secrétaire générale de l’association Otages du monde.

LONG CHEMINEMENT

"Sur le fond, confirme, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères sous la présidence de Nicolas Sarkozy, c’est vrai qu’il y a un changement de doctrine, mais c’est le fruit d’un long cheminement, tout le monde s’accordait pour dire que payer ne changeait rien, les Français sont devenus, au contraire, des cibles privilégiées."

Si les conflits au Liban et en Irak ont donné lieu au versement régulier de fonds en contrepartie de la libération d’otages français, l’ère Sarkozy a montré, en effet, que l’Etat commençait à hésiter entre une ligne privilégiant la négociation et une autre qui donnait la priorité à la manière forte.

Pour obtenir la libération de Pierre Camatte, enlevé le 26 novembre 2009 par AQMI, au Mali, la France a obtenu des autorités maliennes la remise en liberté après un jugement expéditif de quatre islamistes que les services secrets français avaient eux-mêmes contribué à faire arrêter.

"Lors d’un conseil restreint à l’Elysée consacré à cet enlèvement, se souvient un participant, Nicolas Sarkozy avait dit : "Moi, quand la vie d’un homme est en jeu, les principes, je me les fous dans la poche !"" Une formule qu’il traduisait publiquement, le 26 février 2010, après le retour de l’otage : "Nous ne laisserons tomber aucun compatriote pris par des terroristes."

Mais la prise en compte de cette dimension émotionnelle, notamment en direction de l’opinion publique, a eu un prix. La question des otages paralysait l’action de la France. Toujours selon cette source au sein du conseil restreint de l’Elysée : "Le plan de soutien aux armées régionales était bloqué pendant qu’on négociait et, lors du créneau de trois semaines sans otages après la libération de Camatte, on n’a rien fait. La politique de la France au Sahel dépendait du sort de quelques individus. De même, lorsque l’on préparait des plans d’intervention en Somalie, le chef de l’Etat disait : "Ça me fout la trouille, votre truc.""

Cependant, la réflexion au sein de l’Etat évoluait déjà. En juillet 2010, Bernard Kouchner fait adopter une loi qui prévoit le remboursement à l’Etat des frais engagés pour libérer des otages dans des pays à risques. Il excluait certaines catégories comme les humanitaires ou les journalistes, mais la puissance publique commençait à prendre ses distances. "On oppose souvent un modèle français qui paie et un modèle anglo-saxon qui ne paie pas, tempère M. Kouchner, mais les choses ne sont pas si claires que cela, chaque affaire d’otage est unique et plus complexe qu’on ne le croit."

LE TEMPS DE LA MANI�?RE FORTE

Puis le temps de la manière forte est venu. Le 22 juillet 2010, ordre est donné au Service action de la DGSE d’intervenir dans un camp islamiste pour libérer par la force Michel Germaneau, détenu au Mali par AQMI. Ils ne trouveront pas l’otage, qui sera exécuté par ses geôliers.

Le 8 janvier 2011, c’est le Commandement des opérations spéciales (COS) de l’armée qui intervient pour intercepter les véhicules de membres d’AQMI qui convoient vers le Mali deux jeunes Français, Vincent Delory et Antoine de Léocour, enlevés au Niger. L’intervention se solde par la mort des deux otages.

La crise malienne précipite le changement de doctrine. Le 26 septembre 2012, M. Hollande dit clairement, lors d’une réunion de haut niveau sur le Sahel en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, que "la France assumera toutes ses responsabilités et (...) que nous ne pouvons conditionner notre position par rapport aux otages".

Le 9 octobre suivant, afin, notamment, de ne pas provoquer davantage les groupes islamistes du Sahel, M. Hollande prend toutefois la peine de préciser, avant un Sommet de la francophonie à Kinshasa, que l’engagement de la France au Mali ne comprendrait "pas de troupes françaises au sol" et qu’elle "n’interviendrait pas".

Les dernières réticences françaises dans le dossier malien liées à la question des otages détenus par AQMI au Sahel se manifestent encore le 20 décembre 2012 lors du vote, au Conseil de sécurité de l’ONU, de la résolution 2085 qui autorise le déploiement d’une force internationale essentiellement africaine sur le terrain.

"Susan Rice, l’ambassadrice américaine, nous reprochait de ne pas assumer notre engagement, rapporte un diplomate français au coeur de la négociation, et disait très justement que les troupes africaines ne pourraient rien faire sans les forces françaises, mais nous ne pouvions aller plus loin, pensions-nous, à cause des otages, sans les mettre davantage en danger."

"RISQUE MAJEUR"

Tout bascule les 10 et 11 janvier lorsque deux colonnes de plusieurs centaines de véhicules regroupant des islamistes d’AQMI, du Mujao et d’Ansar Eddine font route vers le sud du Mali. Les services de renseignement et le ministère des affaires étrangères redoutent non seulement de voir le pays tomber sous la coupe d’extrémistes religieux, mais aussi d’assister à une prise d’otage massive de Français vivant dans le sud du Mali et dans sa capitale, Bamako.

"Le risque pour la communauté française et européenne était majeur et à une si grande échelle que le changement de doctrine s’est imposé. Désormais, on affrontait directement les terroristes et on assumait la fin des négociations", confirme-t-on, anonymement, au ministère des affaires étrangères.

Ni l’Elysée ni le Quai d’Orsay n’ont souhaité répondre aux questions du Monde. Dans l’entourage du président, on se contente d’un laconique "on ne change pas de doctrine, on l’applique". Les services de l’Etat sollicités abondent dans ce sens et soulignent qu’il faut arrêter l’hémorragie que constituent la "banalisation" et la "multiplication" des enlèvements de Français dans le monde, devenus une marchandise prisée par tous les ravisseurs en quête de fonds. Officiellement, la France compte le plus grand nombre d’otages dans le monde. Une donnée trompeuse, dans la mesure où les pays anglo-saxons gardent souvent secrets les enlèvements visant leurs citoyens.

Pour justifier ce tournant, l’Etat français met en avant ses relations avec ses partenaires étrangers. "Si on laisse les familles payer de leur côté, on se met en faute avec une grande partie de la communauté internationale qui condamne ces pratiques", lâche un diplomate.

"L’Etat montre ses muscles, résume Jean-Louis Normandin, ancien otage au Liban et président d’Otages du monde, mais il faut qu’il y ait un débat sur cette décision ; la prise d’otage, c’est une atteinte à la dignité humaine, au niveau individuel mais aussi collectif, c’est la démocratie qu’on prend en otage, l’enjeu n’est pas que financier, il porte aussi sur les valeurs que l’on défend."

L’avenir dira si l’application de cette doctrine ne connaîtra aucune exception. L’enlèvement, le 19 février, au Cameroun, de la famille Moulin-Fournier (trois adultes et quatre enfants) a modifié la donne émotionnelle. "Ces affaires ne sont pas aussi simples, quand on sauve une vie, on voit les choses différemment", tranche M. Kouchner.

Jacques Follorou Les otages français en Afrique

16 septembre 2010 Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Furrer sont enlevés dans le nord du Niger, à Arlit. Ils faisaient partie d’un groupe de sept personnes, dont trois ont été libérées.

24 novembre 2011 Philippe Verdon et Serge Lazarevic, deux "géologues", sont capturés au Mali. Ils sont retenus depuis au Sahel par AQMI.

21 novembre 2012 Gilberto Rodriguez Léal est enlevé au Mali par le Mujao, allié d’AQMI.

19 décembre François Collomp est enlevé dans le nord du Nigeria par le groupe Ansaru lié aux islamistes de Boko Haram.

19 février 2013 Trois adultes et quatre enfants d’une même famille sont enlevés au Cameroun. L’acte est revendiqué par les Nigerians de Boko Haram.

La communauté internationale en quête de cohérence

La communauté internationale tente d’harmoniser ses positions en matière de prises d’otages dans le monde. Aujourd’hui, le droit international n’encadre pas la question du paiement des rançons.

Chaque pays tente, à sa manière, en fonction de son histoire, de tenir sa propre ligne. Si les droits nationaux peuvent interdire le versement d’argent à des ravisseurs, la pratique peut varier dès lors qu’il s’agit d’un enlèvement à l’extérieur des frontières du pays.

En France, l’engagement des autorités pour des enlèvements à l’étranger a souvent été justifié au nom de l’absence d’Etat de droit dans les pays concernés. Pourtant, l’article 421-2-2 du code pénal qualifie "d’acte de terrorisme le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant, en réunissant ou en gérant des fonds, des valeurs ou des biens". Sur le sol français, le paiement de rançon est, de plus, banni par la police.

Les pays anglo-saxons, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, en premier lieu, ont depuis longtemps adopté un discours présentant pour acquis qu’ils ne négociaient pas avec les preneurs d’otages. La loi britannique spécifie, pour sa part, qu’il est illégal, même pour une entreprise, de verser de l’argent.

Dans la réalité, comme en Afghanistan, les sociétés pouvaient, par leurs propres moyens, sortir, eux-mêmes, leurs otages. Ce fut le cas pour le New York Times pour libérer l’un de ses journalistes, David Rohde, enlevé en septembre 2009.

En vue du prochain G8, mi-juin, en Irlande du Nord, le gouvernement britannique a déjà fait savoir, notamment à la France, qu’il souhaitait que les chefs d’Etat s’engagent à ne jamais payer de rançon à des ravisseurs.

 
^ Remonter ^
  1. https://thesanctuarycollective.org/
  2. https://www.otages-du-monde.com/
  3. https://www.endangeredrangers.com/
  4. https://www.hottestmominamerica.com/
  5. https://www.globalinstitutefortomorrow.com/
  6. https://thencta.com/
  7. https://collegecitescolaire.com/
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