Otages du monde : pour ne pas les oublier
Rencontre avec Jonathan Boissay d’Otages du monde rencontré il y a 2 ans, pour faire le point sur les actions mises en place par l’association.
Il y a 2 ans, nous parlions encore d’Ingrid Bétancourt et de sa détention. Que s’est-il passé pour vous depuis ?
Malheureusement, le phénomène des prises d’otages ne fait qu’amplifier. On parle certes des "cas" les plus médiatisés comme a pu l’être celui d’Ingrid Bétancourt, mais n’oublions pas que le Quai d’Orsay a répertorié encore 59 otages français dans le monde. Un cas frappant est celui de Christophe Beck, agriculteur français installé au Vénézuela. Sa famille s’est mobilisée en revendant tous ses biens pour payer la rançon.
Mais alors comment mobiliser l’opinion publique sur ces otages moins médiatisés ?
On aborde les personnes pour les mobiliser à notre action, en évoquant par exemple Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Puis on les sensibilise sur d’autres otages comme Michel Germano qui est détenu depuis 88 jours au Niger. Celui-ci est en danger de mort et sa médiatisation le concernant ne fait malheureusement que commencer du fait qu’il n’ait pas de famille proche. Certains de ses amis n’ont découvert son sort que récemment par les médias.
Quels sont vos projets pour cette année ?
On espère fortement faire passer un projet de loi concernant le statut de l’otage. L’idée serait que celui-ci ait le même statut que celui d’une victime d’un attentat. On défend ainsi le droit à la reconnaissance de la victime de la prise d’otage par des aides financières et psychologiques. Le projet est dans les tiroirs du Sénat mais ça n’avance pas. La machine parlementaire est légèrement grippée à ce niveau.
Julien Goarnisson
Photo : Nicolas Messyasz