OTAGES AFGHANISTAN : 250 personnes à Montpellier ce vendredi 19 mars, pour soutenir les otages français retenus en Afghanistan
A l’appel du Club de la Presse de Montpellier, 250 personnes se sont rassemblées ce matin devant l’Opéra-Comédie pour soutenir Stéphane et Hervé : deux journalistes de France 3, retenus en otage en Afghanistan depuis 80 jours. 20 autres Clubs de la presse ont suivi l’appel de Montpellier pour que les otages ne tombent pas dans l’oubli. La journaliste, Florence Aubenas, retenue en otage en 2005 en Irak est venue témoigner de son soutien ainsi que les responsables des principaux médias de la région.
Une banderole a été déployée sur la façade de l’Opéra, dans le centre-ville, portant l’inscription : "Hervé et Stéphane, nos confrères journalistes et leurs accompagnateurs, retenus en Afghanistan depuis le 29.12.2009", a constaté un journaliste de l’AFP.
Ni leurs noms ni leurs photos ne figurent sur les deux cartes de presse imprimées sur la banderole, ceci pour respecter le principe de discrétion réclamé dans le cadre des négociations et par les familles. "Souvent je suis interpellée là-dessus, en disant "toi on a donné ton nom et pourquoi eux on n’en dit rien ?"’, a témoigné Florence Aubenas lors d’une prise de parole. "C’est vrai que ça me touche parce qu’on a l’impression que pour eux on ne fait pas tout alors qu’on aurait tout fait pour moi, et j’en suis bien évidemment très mal à l’aise", a-t-elle dit. La journaliste, détenue 5 mois en Irak en 2005, s’est aussi interrogée sur la consigne de silence liée à cette détention. Or, "ceux-là même qui nous ont donné cette consigne sont les premiers à la rompre", a-t-elle dit. "On entend périodiquement expliquer que nos confrères auraient été imprudents, que ça coûte de l’argent, que ça fait cher pour défendre la presse". "Tout cela est choquant et indigne, parce qu’on nous demande de nous taire mais de l’autre côté on parle. Si on parle, on aimerait entendre de la compassion et de la solidarité, en tous cas la défense de principes, ces principes des droits de l’Homme pour lesquels on nous explique que les troupes sont aujourd’hui déployées en Afghanistan".
Florence Aubenas a conclu en livrant son témoignage : "Quand on est otage, on est dans un puits, on a l’impression que le monde continue à tourner et que vous êtes, vous, coupé de tout, oublié de tous". "Si vient à nos deux confrères une parcelle de ce moment d’aujourd’hui, un éclat de ce qui s’est passé, pour eux c’est littéralement une lumière dans le noir".