RASSEMBLEMENT CE JEUDI A PARIS : l’article de L’HUMANITE
400 personnes étaient présentes place de la Bourse, au rassemblement de soutien aux deux journalistes enlevés il y a 247 jours en Afghanistan. L’heure n’est pas encore à la bonne nouvelle attendue mais les choses semblent évoluer vers une prochaine libération.
Le discours de Patricia PHILIBERT, porte-parole du comité de soutien
Devant la Bourse de Paris, des êtres humains sont couchés au sol, attachés aux lampadaires, à des poteaux. Les yeux bandés, les mains liées. A leur cou ou dans leur mains, des panneaux qui traduisent le désarroi et l’attente. « Pourquoi est-ce si long ? », « Ne nous oubliez pas » ou encore « Aidez-nous à rentrer ».
Autour des faux otages, joués par des comédiens ou des gens de Reporters Sans Frontières, le ballet des caméras et des appareils photos est incessant. Le rassemblement doit marquer le coup des 250 jours de détention des deux journalistes, enlevé le 30 décembre 2009 au nord-est de Kaboul, en plein tournage de leur enquête pour Pièces à conviction, le magazine dinvestigation de France 3.
Les dernières nouvelles seraient bonnes
Dans la foule, des anonymes, des collègues, des têtes connues. « Il ne faut pas relâcher la pression. 250 jours de captivité, c’est révoltant », s’insurge Catherine Matausch, journaliste à France 3. C’est avec une réelle tendance à l’optimisme qu’elle est venue au rassemblement, à l’instar de nombre de ces collègues (on pouvait apercevoir Jean-Marie Cavada, Emmanuel Chain, Samuel Etienne, Elise Lucet, Harry Roselmack, Benoit Duquesne ou Florence Aubenas).
Et les dernières nouvelles seraient bonnes, selon Dominique Gerbaud, président de Reporters Sans Frontières. « Il y a moins de 15 jours, nos interlocuteurs à Kaboul ont pu nous donner une preuve de vie d’Hervé et Stéphane. Ils ont dit qu’ils étaient dans la dernière ligne droite. » Comprendre qu’une libération approche, sans nécessairement être imminente. « Ça sera surement encore long », déplore-t-il. Mais après un été où les négociations se trouvaient au point mort, leur reprise marque déjà une victoire.
Sur l’estrade installée pour l’occasion, les intervenants se succèdent. Devant un grand panneau « Libérez les Otages », les discours évoluent mais quelques mots reviennent inlassablement. « Nous ne lâcherons rien, nous resterons mobilisés jusqu’au bout. » Patricia Philibert, du comité de soutien, évoque trois raisons à cet indéfectible engagement : « Par amitié, par solidarité et par citoyenneté. C’est l’honneur du journalisme de continuer à faire son métier et à informer dans des zones de conflit. » Avec un groupe Facebook de 13701 membres et une mobilisation qui repart à la hausse, il n’y a plus qu’un seul mot d’ordre : « LIBEREZ-LES ! »
Retrouvez,vendredi 3 septembre, dans L’HUMANITE une longue interview de Florence Aubenas, marraine du comité de soutien
Frédéric Mazéas
Les photos des RASSEMBLEMENTS DE SOUTIEN -