Otage Nigeria : François Hollande confirme l’enlèvement d’un ingénieur français
Un Français a été enlevé mercredi dans le nord du Nigeria par des hommes armés. Leur attaque a visé la résidence de la société française Vergnet, dans l’Etat de Katsina frontalier du Niger, tuant deux Nigérians, selon la police.
"Je confirme que l’un de nos compatriotes a été enlevé dans le nord du Nigeria", a déclaré ce jeudi François Hollande, soulignant que la France utiliserait "tous les moyens pour retrouver" son ressortissant.
"Il y a eu deux morts nigérians dans le cadre de cet assaut", a également confirmé le président français lors d’une conférence de presse à Tlemcen, dans l’ouest de l’Algérie où il achevait jeudi soir une visite officielle de deux jours dans ce pays.
"Nous cherchons tous les éléments qui permettrons de le retrouver", a poursuivi le chef de l’Etat, précisant qu’il "était en contact avec le gouvernement en France pour avoir toutes les informations".
L’enlèvement a eu lieu mercredi soir à Rimi, à 25 km de la ville de Katsina, avait déclaré plus tôt ce jeudi Abdullahi Magaji, commissaire de police de Katsina. "Les kidnappeurs qui étaient environ 30 ont attaqué la résidence où logent les ingénieurs de [la société] Vergnet", a-t-il précisé.
Vergnet, une société spécialisée dans les énergies renouvelables, selon les informations qui figurent sur son site Internet, travaille actuellement sur un projet de ferme éolienne à Katsina.
D’après le responsable nigérian, un agent de sécurité et un voisin ont été tués dans l’assaut et un policier a été grièvement blessé. "Les hommes armés ont lancé un engin explosif sur le commissariat de police en sortant de la ville, pour éviter que la police ne les poursuive", a ajouté le commissaire. Enlèvements fréquents dans le nord et le centre du Nigeria
Le nord et le centre du Nigeria sont fréquemment la cible d’attaques du groupe islamiste Boko Haram, tenu responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes depuis 2009 dans le nord et le centre du Nigeria.
Mais l’Etat de Katsina, frontalier du Niger, a jusqu’ici été épargné par Boko Haram, et selon M. Magaji les islamistes ne sont pas derrière cet enlèvement.
Le groupe extrémiste dit se battre pour la création d’un état islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, alors que le sud du pays le plus peuplé d’Afrique abrite une majorité de chrétiens.
Les autorités nigérianes ont souvent accusé Boko Haram d’être derrière de tels enlèvements, mais le groupe, qui a revendiqué de nombreuses attaques, n’a jamais reconnu avoir enlevé d’étrangers. Un commerce très lucratif
Les enlèvements d’expatriés avec demande de rançon sont un commerce très lucratif au Nigeria, mais ils sont presque toujours concentrés dans la région du Delta du Niger, où se concentre la production pétrolière du premier producteur de brut d’Afrique.
Dans le nord du pays, les demandes de rançons ne sont pas systématiques.
En 2010, deux Français avaient été enlevés au Nigeria sur une plateforme pétrolière dans la région du delta du Niger, avant d’être libérés mi-novembre avec 17 autres otages de nationalités différentes au cours d’une opération de l’armée nigériane.