Otages français en Afghanistan : le nouveau chantage de Ben Laden (LE PARISIEN)
Paris, le 29 décembre 2010. Dans un enregistrement sonore diffusé vendredi par Al-Jazira, Oussama ben Laden a lié la libération des otages français en Afghanistan au retrait des troupes françaises de ce pays.
Paris, le 29 décembre 2010. Dans un enregistrement sonore diffusé vendredi par Al-Jazira, Oussama ben Laden a lié la libération des otages français en Afghanistan au retrait des troupes françaises de ce pays. | LP / YF
38 réactions Réagir
Agrandir le texte Diminuer le texte Imprimer l’article Tout leParisien.fr sur votre mobile Dans un enregistrement sonore diffusé vendredi par Al-Jazira, Oussama ben Laden a lié la libération des journalistes français retenus en otage au retrait des troupes françaises d’Afghanistan. « Nous vous répétons le même message : la libération de vos prisonniers des mains de nos frères est liée au retrait de vos soldats de notre pays », affirme la voix attribuée au chef d’Al-Qaïda par la chaîne du Qatar.
SUR LE MÊME SUJET
* Otages français au Mali : Aqmi exige que la France négocie avec Ben Laden * Otage français exécuté : Paris « soutient le combat de la Mauritanie »
L’authentification du message est en cours, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, qui a immédiatement affirmé : « Nous sommes déterminés à poursuivre notre action en faveur du peuple afghan avec nos alliés. » Depuis Israël, Michèle Alliot-Marie a de son côté assuré : « La France est aux côtés de ses alliés à la demande de l’ONU pour aider le peuple afghan. Je pense à nos deux otages en Afghanistan et nous travaillons quotidiennement à leur libération. »
S’adressant au peuple français, Ben Laden a ajouté, selon Al-Jazira : « Le refus de votre président de se retirer d’Afghanistan est le résultat de son suivisme de l’Amérique et ce refus est un feu vert pour tuer vos prisonniers (...), mais nous ne ferons pas cela au moment qui lui convient à lui. » Le chef du réseau terroriste Al-Qaïda a conclu que cette position du chef de l’Etat français « lui coûtera et vous coûtera cher sur différents fronts, à l’intérieur et à l’extérieur de la France ».
De possibles retraits en 2011
Dans son dernier message diffusé le 27 octobre 2010, Ben Laden avait averti que la France ne connaîtrait la sécurité que si elle se retirait d’Afghanistan et cessait « ses injustices » à l’égard des musulmans. Il avait alors justifié l’enlèvement de cinq Français en septembre au Niger, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les otages sont détenus au Mali.
Fin octobre, le ministre français de la Défense de l’époque, Hervé Morin, avait évoqué de possibles premiers retraits français d’Afghanistan en 2011, tout en assurant qu’ils n’avaient « absolument aucun lien » avec les menaces d’Al-Qaïda.
Deux journalistes français, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, qui étaient en reportage pour France 3, ont été enlevés avec leurs trois accompagnateurs afghans par un groupe taliban local le 30 décembre 2009 à l’est de Kaboul, dans la province instable et montagneuse de la Kapisa. Ils y sont toujours détenus. Par ailleurs, cinq Français ainsi qu’un Malgache et un Togolais, sont détenus au Mali, après avoir été enlevés dans le nord du Niger à la mi-septembre. Le rapt a été revendiqué par la branche maghrébine d’Al-Qaïda, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Deux jeunes Français, enlevés le 7 janvier à Niamey par des ravisseurs travaillant pour Aqmi, ont été tués le lendemain au Mali pendant une opération militaire franco-nigérienne destinée à les libérer.
LeParisien.fr