OTAGES JAPONAIS EN SYRIE - Daech menace de tuer deux otages japonais
L’appel à l’aide du Japon à la France
Le Japon a demandé l’aide de la France pour faire libérer deux otages japonais prisonniers de Daech. Le groupe terroriste demande une rançon de 200 millions de dollars contre la vie des deux hommes.
Le Japon n’a pas une grande marche de manoeuvre pour sauver la vie de deux de ses ressortissants prisonniers de Daech. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, le pays du Soleil-Levant a sollicité mardi l’aide de la France pour faire libérer ces deux Japonais. Le ministre, qui se trouve actuellement à Londres, a téléphoné mardi soir à son homologue français, Laurent Fabius, a indiqué la diplomatie nippone dans un communiqué diffusé à Tokyo. « Notre gouvernement souhaiterait la coopération de la France, notamment pour des échanges d’informations, en vue de la libération rapide de nos ressortissants », a déclaré Fumio Kishida à Laurent Fabius.
Le chef de la diplomatie française s’est engagé à agir « en étroite collaboration avec les autorités nippones pour parvenir à une solution la plus rapide possible », a précisé le ministère japonais des Affaires étrangères.
Une mise en scène semblable aux précédentes exécutions
Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a menacé mardi dans une vidéo d’exécuter deux otages japonais à moins de recevoir dans les 72 heures une rançon de 200 millions de dollars. Le Japon a immédiatement réagi en affirmant qu’il ne cèderait pas au « terrorisme ». « Indigné au plus haut point », le Premier ministre Shinzo Abe a exigé la libération « immédiate » des otages, avant de raccourcir sa tournée au Moyen-Orient.
L’authenticité de la vidéo n’a pu être formellement établie, mais sa mise en scène rappelle celle des précédentes vidéos dans lesquelles l’EI avait revendiqué l’exécution des américains James Foley, Steven Sotloff, Peter Kassig et du britannique David Haines. Les deux Japonais sont agenouillés en habit orange, les mains attachés dans le dos aux côtés d’un combattant de l’Etat islamique, le visage caché par un habit noir et le couteau à la main. Un humanitaire et un journaliste parmi les otages
Les deux otages étaient entrés en Syrie durant l’été et l’automne derniers, et le contact avait été perdu avec eux depuis plusieurs semaines. L’un d’eux, identifié comme Haruna Yukawa, 42 ans, était apparu dans une précédente vidéo diffusée en août dans laquelle on le voyait être brutalement interrogé par ses ravisseurs, vraisemblablement dans la province septentrionale d’Alep, selon l’AFP. Il dirige une petite firme appelée Private Military Company (PMC) dont la mission est « de secourir des Japonais à l’étranger ».
Le second otage, Kenji Goto, né en 1967, est un journaliste indépendant qui a lancé en 1996 à Tokyo une société de production, Independent Press, laquelle fournit des reportages sur le Moyen-Orient aux chaînes de télévision japonaises. Il était aussi actif dans le domaine humanitaire, selon Hiromisa Nakai, porte-parole du Comité japonais de l’Unicef : « M. Goto a travaillé dur au service des enfants dans le monde islamique ».