OTAGE SAHEL : Une cérémonie à la mémoire de l’otage exécuté au Mali a eu lieu hier, à Montferrand-du-Périgord
Jeudi, un dernier hommage a été rendu à Philippe Verdon, l’otage français exécuté au Mali. Ils étaient nombreux à s’être réunis à Montferrand-du-Périgord pour la cérémonie. Jean-Pierre Verdon a salué la mémoire de son fils, sous les yeux d’Hélène Conway-Mouret, ministre des Français de l’étranger, aux côtés du préfet de la Dordogne, Jacques Billant. Photo Antoine Tinel (photo a.t.)
Sur la tombe en marbre gris, une photo de Philippe Verdon, l’air grave, fait face à l’assistance. Au centre, une croix en bois minuscule, seul objet personnel retrouvé sur son cadavre. « Elle ne pèse que quelques grammes, mais elle est lourde de sens. C’était sans doute son unique refuge dans un océan de souffrance », a estimé Jean-Pierre, son père.
À côté, une plaque rappelle, en lettres d’or, les circonstances tragiques de sa disparition. « Victime du terrorisme. Enlevé au Mali le 23 novembre 2011 par la section d’al-Qaida au Sahel. Otage pendant seize mois, tué par ses geôliers à la date présumée du 10 mars 2013. » Au pied de cette plaque, un ruban tricolore. « Car Philippe n’est pas mort pour la France, mais au nom de la France », expliquera ensuite Jean-Pierre Verdon.
C’est lui, qui en premier, a pris la parole, hier, sous le soleil qui plombait le cimetière de Montferrand-du-Périgord. Une cérémonie en hommage à son fils, inhumé dans le secret et l’intimité familiale, il y a un mois, le 23 juillet. Hier, c’est sous l’il des caméras, et en présence d’Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée aux Français de l’étranger, qu’environ 150 personnes sont venues se recueillir.
C’est avec des mots forts, et une voix qui ne laissera trahir son émotion qu’en fin d’allocution, que Jean-Pierre Verdon s’est exprimé. Il a parlé de son fils, un homme « curieux, brillant, cultivé, épris d’horizons nouveaux ». Pour lui, Philippe Verdon a été enlevé « parce qu’il était français », victime du terrorisme qui n’a que « la violence et la cruauté comme langage ».
Visiblement très ému, Georges Meyrignac, le maire de Montferrand, s’est exprimé brièvement. « Les mots sont faibles », a-t-il soufflé. Avant de se tourner vers la famille de Philippe Verdon : « Crainte, espoir et peine ont envahi votre vie quotidienne. »
« La France était visée »
Représentant le président Hollande, comme ce dernier s’y était engagé, Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée aux Français de l’étranger, s’est elle aussi adressé aux proches de l’ex-otage. « M. Verdon, le terrorisme a pris la vie de votre fils. Clément et Charlotte, celle de votre père. C’était la France et ce qu’elle représente qui était visé. La France vous doit donc, en retour, la plus grande solidarité. » La ministre a également salué « l’attitude courageuse dont vous avez fait preuve tout au long de la détention de Philippe, et qui fut celle à la fois de la dignité et du refus de la polémique ». Hélène Conway-Mouret a terminé son intervention en assurant que « tout sera entrepris pour que ses lâches assassins rendent des comptes à la justice ».
La cérémonie s’est poursuivie en l’église de Montferrand. Cette fois, loin des caméras et des micros.
Le compagnon de détention de Philippe Verdon, Serge Lazarevic, est, quant à lui, toujours aux mains de ses ravisseurs. Comme huit autres otages français.