OTAGES COLOMBIE - Roméo Langlois : la France espère que sa capture ne devienne pas un "enlèvement"
L’ambassadeur de France en Colombie, Pierre-Jean Vandoorne, a espéré mercredi que la capture du journaliste français Roméo Langlois il y a trois semaines par la guérilla des Farc ne se transforme pas en "véritable enlèvement".
"J’espère que ce qui au départ n’était peut-être pas un enlèvement ne se transforme pas, au fil du temps, en un véritable enlèvement, en contradiction avec l’engagement de ceux qui détiennent Roméo", a indiqué M. Vandoorne, dans une déclaration à la radio colombienne Caracol.
Correspondant de la chaîne France 24, Roméo Langlois, 35 ans, été capturé par la rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) le 28 avril lors de l’attaque d’une unité de l’armée qu’il accompagnait pour filmer une opération anti-drogue dans le sud du pays.
La guérilla l’avait initialement qualifié de "prisonnier de guerre" avant de se déclarer prête, dans un message diffusé le 14 mai, à le remettre à une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de l’ONG "Colombiens et Colombiennes pour la paix" et un émissaire de la France.
"Maintenant qu’est-ce qu’ils attendent ? Je crois que nous avons respecté leur demande", a déclaré M. Vandoorne, en rappelant que le nouveau président français François Hollande, dès son investiture la semaine dernière, n’avait "pas tardé à désigner son représentant personnel".
"Il est prêt, je parle avec lui tous les jours, il attend", a poursuivi l’ambassadeur français, sans préciser l’identité de cet émissaire.
Le diplomate a assuré que les rebelles n’avaient "plus qu’à dire quand et où et, de préférence, sans tambour ni trompette" la délégation humanitaire pouvait récupérer M. Langlois, estimant que le CICR était "le meilleur intermédiaire" en raison de "son expérience".
L’organisme international a servi de médiateur à plusieurs reprises pour la libération d’otages des Farc au cours des dernières années. La plus récente remonte à avril dernier lorsque le groupe rebelle avait relâché les dix derniers policiers et militaires colombiens encore en captivité.
Fondée en 1964, la guérilla des Farc, la principale du pays, compte encore 9.200 combattants, repliés dans des régions de montagne et de forêt. Elle s’était engagée en février dernier à renoncer à la pratique des enlèvements contre rançon.