OTAGES MALI : Les deux otages espagnols retenus au Mali sont arrivés à Barcelone
Les deux Espagnols retenus depuis près de neuf mois au Mali par AQMI, la branche maghrébine d’Al-Qaida, ont été libérés et sont arrivés dans la nuit de lundi 23 août à mardi 24 à Barcelone.
"C’est un jour très important pour nous, ces neuf mois en otage ont été durs et maintenant nous sommes libres. Je suis très heureux et très ému", a dit Albert Vilalta, lors d’une courte déclaration à son arrivée à l’aéroport. "Nous savons que le gouvernement espagnol a fait un effort diplomatique considérable avec tous les gouvernerments de la région. Nous sommes très fiers de notre gouvernement", a ajouté l’ancien otage, qui s’exprimait en prenant appui sur une béquille.
"Aujourd’hui est un jour de fête", s’est félicité le chef de gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, lors d’une brève déclaration pour annoncer cette libération, sans faire mention du versement d’aucune rançon, contrairement à ce qu’ont affirmé plusieurs journaux.
LIBÉRATION APR�?S L’EXTRADITION D’"OMAR LE SAHRAOUI"
La libération de ces deux volontaires de l’ONG catalane Accio Solidaria, Roque Pascual et Albert Vilalta, intervient une semaine après l’extradition par Nouakchott vers le Mali du Malien Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit "Omar le Sahraoui", condamné pour avoir enlevé ces humanitaires espagnols en Mauritanie. Son retour au Mali, et à terme sa libération, était une des exigences d’AQMI pour la libération des deux Espagnols. Les quotidiens espagnols El Mundo et ABC affirment d’ailleurs que le processus de libération des deux Catalans s’est enclenché après cette extradition. Selon El Mundo et la télévision émiratie Al-Arabiya une rançon, évaluée à 3,8 millions d’euros par El Mundo et de 5 à 10 millions d’euros par Al-Arabiya a été versée. Mais le chef de gouvernement espagnol n’a fait mention d’aucune rançon ni évoqué l’extradition d’"Omar le Sahraoui" dans sa courte intervention, non suivie de questions par les journalistes. L’exécutif avait nié farouchement en mars tout versement de rançon lors de la libération d’Alicia Gamez, autre volontaire d’Accio Solidaria, capturée en même temps que Roque Pascual et Albert Vilalta.
AQMI a affirmé lundi que la libération des deux otages espagnols constituait une "leçon pour les services secrets français", selon un communiqué diffusé par le quotidien espagnol El Pais. AQMI avait revendiqué le 25 juillet l’exécution d’un otage français, Michel Germaneau, 78 ans, après l’échec d’une offensive franco-mauritanienne au cours de laquelle sept djihadistes avaient été tués. Cette attaque avait provoqué l’inquiétude de Madrid sur le sort des deux otages espagnols qui étaient aux mains d’un groupe d’AQMI dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar.