NOUVEL OTAGE FRANCAIS EN COLOMBIE : Un journaliste français fait prisonnier par les FARC en Colombie
Roméo Langlois, journaliste français embarqué avec une patrouille militaire en Colombie, "a été enlevé à l’occasion d’un affrontement entre les troupes colombiennes et les Farc" et "le journaliste a été fait prisonnier", a annoncé le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé. Il a ajouté que la France "est en liaison avec les autorités colombiennes" sur ce dossier.
Le journaliste de 35 ans, correspondant de la chaîne France 24 en Colombie, était porté disparu depuis samedi après un affrontement entre la guérilla et une patrouille de l’armée, avec laquelle il voyageait. Roméo Langlois préparait un reportage sur la lutte contre le trafic de drogue et l’activité minière illégale dans ce pays latino-américain, selon des médias colombiens.
Quatre membres des forces de l’ordre, trois militaires et un policier, ont été tués lors de cette attaque qui s’est déroulée dans le département de Caqueta, dans le sud du pays. Cinq militaires portés disparus après les combats ont été retrouvés, selon l’armée colombienne.
Depuis le début de l’année, les FARC ont proposé d’ouvrir des négociations et ont libéré les derniers policiers et militaires qu’elles retenaient en otage après avoir renoncé officiellement aux enlèvements contre rançon. Mais guérilla et gouvernement s’opposent régulièrement sur les modalités d’un dialogue.
Le correspondant de France 24, fait prisonnier par les Farc, a été blessé
Correspondant de FRANCE 24 en Colombie, Roméo Langlois a été fait prisonnier et blessé au bras dans une attaque menée samedi par la guérilla des Farc dans le sud du pays, a indiqué le ministre colombien de la Défense. Par Noémie ROCHE (vidéo) FRANCE 24 (texte)
Roméo Langlois, correspondant en Colombie de FRANCE 24 et du quotidien "Le Figaro", a été fait prisonnier après une attaque menée ce samedi 28 avril par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), d’après le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Il a été blessé au bras gauche en ayant été pris dans des feux croisés entre les rebelles et l’armée, a précisé dimanche soir le ministre colombien de la Défense.
D’après "ce que m’ont raconté les personnes qui étaient avec lui jusqu’au dernier moment" avant sa disparition, " il a été touché par une balle au bras gauche", et dans la "confusion" qui régnait alors sur le terrain, "il a certainement pris la décision d’enlever sa veste et son casque" pour signaler à la guérilla qu’il était un civil, a expliqué le ministre, Juan Carlos Pinzon.
Ce journaliste indépendant de 35 ans était alors en reportage aux côtés des forces aéronavales colombiennes dans le cadre d’une opération anti-narcotique dans la région de Caqueta (Sud).
Communiqué de France 24 (cliquez sur l’image pour l’agrandir)
La patrouille militaire qu’accompagnait Roméo Langlois a été attaquée dans la matinée de samedi par les Farc. Au moins quatre membres des forces de sécurité colombiennes auraient été tués dans l’assaut, qualifié de "lourd combat" par un porte-parole du ministère colombien de la Défense.
Six personnes étaient portées disparues, dont Roméo Langlois, selon le commandant de la région militaire. Mais l’armée colombienne a annoncé dimanche avoir retrouvé les cinq militaires qui avaient disparu avec le journaliste, dont elle reste à cette heure sans nouvelles.
Quatre autres soldats auraient également été blessés durant l’opération qui a néanmoins conduit à la destruction de cinq laboratoires de fabrication de cocaïne, toujours selon un porte-parole du ministère colombien de la Défense.
"Inquiets"
Roméo Langlois, qui vit en Colombie depuis des années, a réalisé de nombreux reportages dans la région. "Nous savons que c’est une région dangereuse. Nous sommes bien sûr inquiets mais nous faisons confiance à Roméo qui connaît bien le terrain et qui a beaucoup d’expérience. Nous espérons donc qu’il est sain et sauf", a déclaré Nahida Nakad, directrice des rédactions de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF).
Nous avons bon espoir que Roméo [Langlois] soir encore vivant. Directrice des rédactions de l’AEF Simone Bruno, également correspondant de FRANCE 24 en Colombie, interviewé par téléphone ce dimanche, devait accompagner la mission qui a été reportée plusieurs fois en raison du mauvais temps. "Nous étions dans un camp de base militaire en attendant l’opération qui devait commencer mardi, puis elle a été repoussée à mercredi, jeudi, vendredi... Du coup, je suis parti mais Roméo est resté, raconte Simone Bruno. La dernière fois que je lui ai parlé c’était vendredi soir et il m’a dit que l’opération allait démarrer à 4 heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi. Il devait m’envoyer des nouvelles dès son retour."
Dans la journée de samedi, quand il a entendu parler de l’attaque dans la région, Simone Bruno a tenté plusieurs fois de joindre Roméo pour prendre des nouvelles : “Au début, les informations étaient très confuses, explique-t-il. Puis le commandant [de la région militaire] nous a dit que Roméo était porté disparu et qu’ils étaient à sa recherche." Rançons et narcotrafic
"Notre espoir : que Roméo soit avec les Farc" (Correspondante RFI à Bogota) Par FRANCE 24
Créées en 1964, les Farc sont l’un des derniers groupes marxistes révolutionnaires de continent sud-américain. Le groupuscule mène depuis des dizaines d’années des campagnes d’enlèvements, dont les rançons, parallèlement au narcotrafic, sont devenues leurs principales sources de revenus. Ingrid Betancourt, femme politique franco-colombienne, a été retenue pendant plus de six ans avant d’être relâchée en 2008.
Ces derniers mois, les forces de sécurité colombiennes ont néanmoins remporté quelques victoires contre la rébellion, principalement dans le nord du pays. Affaiblis par la campagne menée par l’armée colombienne avec le soutien des États-Unis, les Farc ont libéré quelques otages et annoncé qu’elles cesseraient de tirer bénéfice des enlèvements.
Si le président colombien, Juan Manuel Santos, y a vu un "pas dans la bonne direction", il a néanmoins émis des doutes sur la volonté des Farc d’abandonner les enlèvements comme source de revenus ou de négocier des accords de paix pérennes. Une analyse confirmée par les experts qui s’accordent à dire que les négociations de paix, même officieuses, ne donneront probablement aucun résultat avant les élections de 2014.
Portrait d’un Farc repenti : un reportage de Roméo Langlois, correspondant de France 24 en Colombie Par Roméo LANGLOIS