OTAGES MALI - Emoi sur le sort du touriste néerlandais enlevé au Mali
Un ressortissant néerlandais, Sjaak Rijke, 51 ans, figure parmi les trois touristes enlevés le 25 novembre dans un restaurant de Tombouctou, au Mali. Sa femme a réussi à échapper aux ravisseurs. Dans leur carnet de bord, ils indiquaient ne pas prendre vraiment au sérieux les mises en garde de leur pays quant à la sécurité des touristes.
Le ministère des Affaires étrangères néerlandais l’a confirmé dès le 26 novembre, mais sans donner de détails sur son identité. Parmi les deux autres otages figurent un ressortissant sud-africain et un suédois, tandis que la quatrième personne, tuée par balles, serait bien de nationalité allemande.
Selon le quotidien Algemeen Dagblad, qui a contacté sa famille, Sjaak Rijke, conducteur de train pour la société nationale de chemins de fer Nederlandse Spoorwegen (NS), était parti pour « un voyage de rêve » dans le Sahara avec sa femme Til, une employée de banque. Cette dernière a échappé aux ravisseurs en se cachant dans une tente située sur le toit de la Landcruiser du couple.
Les Rijke, habitants de Woerden, localité proche d’Utrecht, tenaient un journal de bord sur internet, dans lequel ils ont ignoré les avertissements lancés par les services consulaires européens sur les risques d’enlèvement liés à la présence des terroristes islamistes du groupe al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ils se demandaient si ces mises en garde n’étaient pas exagérées. Ils y voyaient en outre « un moyen pour certains d’extorquer un peu d’argent à droite et à gauche pour assurer la protection des touristes ».
Les conseils de prudence sont pourtant très clairs, sur le site du ministère des Affaires étrangères néerlandais. Tout voyage est déconseillé dans le nord du Mali, mais aussi dans les zones touristiques de Mopti et Bandiagara, ainsi que dans la région de Kayes. A ce jour, il n’y a plus de « zone verte » considérée comme sûre, même à Bamako, où les autorités néerlandaises déconseillent à leurs ressortissants de se promener la nuit.
Officiellement, les Pays-Bas suivent la même ligne que les Etats-Unis et le Royaume-Uni : ils ne versent pas de rançon pour leurs otages. Arjan Erkel, un humanitaire travaillant pour Médecins sans frontières (MSF), enlevé en août 2002 au Daguestan, dans le nord du Caucase, avait tout de même été libéré vingt mois plus tard, en avril 2004, après versement d’une rançon d’un million d’euros, à la suite d’un accord entre La Haye et MSF. Les Pays-Bas avaient ensuite intenté un procès à MSF, remporté en 2008, pour se faire rembourser la rançon.
Par Sabine Cessou