PETITION POUR LIBERER CLOTILDE REISS
Arrêtée à l’aéroport de Téhéran alors qu’elle s’apprêtait à regagner la France, Clotilde REISS est détenue à Téhéran, dans la prison d’Evin, depuis le 1er juillet. Récemment diplômée en histoire et sciences politiques, spécialisée dans la civilisation iranienne, Clotilde occupait, dans la suite de ses recherches, un poste de lectrice à l’université d’Ispahan.
Clotilde est emprisonnée en Iran sans aucun motif réel et recevable. Emprisonner une étudiante parce qu’elle cherche à comprendre l’Iran et la culture iranienne est absurde et va à l’encontre de l’entente mutuelle, du respect des peuples et de la paix.
- Signez la pétition exigeant la libération immédiate de Clotilde REISS.
DEMAIN, VENDREDI 31 JUILLET, ANNIVERSAIRE DE CLOTIDE, UNE JOURNEE POUR PARLER D’ELLE
Le site du comité de soutien à Clotilde Reiss
Un pas de plus ensemble vers la Liberté
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Exigeons la libération de Clotilde Reiss Publié 20 juillet 2009 Uncategorized Leave a Comment Tags : clotilde reiss, culture persane, droits de l’Homme, evin, iran, iranologue
Depuis le 1er juillet Clotilde REISS est détenue à Téhéran, dans la prison d’Evin, et subit des interrogatoires sur ses activités. Elle a été arrêtée à l’aéroport de Téhéran alors qu’elle s’apprêtait à regagner la France.
Âgée de 23 ans, Clotilde REISS a suivi des études d’histoire à la Sorbonne, étudié le farsi à l’Inalco (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) à Paris et est enfin diplômée de l’Institut d’études politiques (IEP) de Lille. Si sa première rencontre avec la culture persane remonte à son enfance car sa nourrice était d’origine iranienne, c’est après avoir rejoint Sciences Po qu’elle se consacre plus particulièrement à l’étude de ce pays. Passionnée par la civilisation et la culture persanes, encadrée lors d’un de ses séjours par l’Institut français de recherche en Iran (IFRI), elle se rend à plusieurs reprises à Téhéran. Ainsi son mémoire de fin d’études porte sur l’enseignement de l’histoire-géographie à l’école primaire en Iran. L’IFRI est le dernier centre de recherche étranger présent en Iran. Il est devenu le point de ralliement des étudiants et chercheurs du monde entier. Plusieurs chercheurs ayant des liens avec l’IFRI et qui sont passés récemment par Téhéran racontent la même histoire : celle de menus empêchements, de gardes à vue, de difficultés à obtenir un visa, de passeports confisqués, d’expulsions...
Début 2009 Clotilde, poursuivant ses recherches, obtient un poste de lectrice en français à l’université d’Ispahan.
Clotilde Reiss réside donc en Iran au moment du scrutin présidentiel du 12 juin et est spectatrice des manifestations contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Le gouvernement iranien reproche à la jeune femme d’avoir pris des photos avec son téléphone portable lors des protestations et d’avoir envoyé un mail.
Les photos incriminées n’ont à ce jour été vues par personne.
Quant au mail, voici celui que Clotilde a adressé le 18 juin à ses proches :
Bonjour à Tous,
Je vous écris de Téhéran pour vous dire que tout va bien pour moi malgré la crise politique qui touche le pays. Vous n’avez pas de raison de vous inquiéter de mon sort. Non seulement je suis prudente mais surtout les violences ne touchent que les manifestations.
La situation est difficile à comprendre. D’abord des fortes violences les deux premiers jours pour réprimer les manifestations de contestation des résultats du vote. Puis, apaisement (imposé par la force dans beaucoup de villes) mais aussi résistance continue qui s’organise et se renforce, et de manière la plus incroyable à Téhéran. Tous les jours, plus d’un million de personnes manifeste entre 15h et 20h. La police laisse faire car ne peut rien faire ou veut bien laisser faire. La guerre de pouvoir semble plutôt être une guerre de palais qui se joue loin du peuple. Difficile de s’avoir ce que cette situation pourrait apporter de bien pour l’avenir proche du pays.
Je vous envoie quelques images d’Iran pour vous montrer l’ampleur des protestations dans les villes d’Iran ces deux derniers jours. La couleur verte est le symbole du candidat favori Moussavi qui s’est fait voler les élections qui ont connu le plus fort taux de participation depuis la Révolution islamique.
Le 1er lien concerne l’université où j’ai enseigné. Les images sont dures mais je tiens à montrer ce qu’on subit les étudiants que j’ai pu fréquenter. On y voit les résultats de la contestation des étudiants dès le soir du vote et l’annonce des résultats. On voit aussi la répression féroce de la police. 2 jours après le vote, l’université est vidée, les étudiants sont renvoyés chez eux. C’est le cas de la majorité des universités qui ferment ou annulent les cours jusqu’en septembre.
http://daneshgah-sanati-esfehan.blogspot.com/
Pour vous montrer aussi que ces contestations parviennent à se faire de manière pacifique, voici les images de la manifestation de lundi à Téhéran. Face à la foule, la police n’a rien pu faire et a laissé faire ! Une foule silencieuse a défilé pendant plus de 5 heures dans la capitale. L’émotion était très forte, les images aussi. Malheureusement, la fin de manifestation a dégénéré face aux milices Bassijis qui ont fait 7 morts.
http://irantodaynews.mihanblog.com/post/10
Des manifestations du même type sont appelées à se dérouler tous les jours. Espérons qu’elles continuent à ne pas être réprimées violemment. C’était le cas hier et cet après midi. Reste à voir comment se passera la nuit.
Enfin un dernier lien, pour les plus curieux et ceux qui aiment les images sensationnelles. J’imagine que c’est le genre d’images que vous pouvez voir plus facilement.
http://marge-eshgh.mihanblog.com/post/179
Mes amitiés à vous tous.
Clotilde
Dans ce mail, des liens renvoient à des blogs qui ont été, depuis, fermés par le pouvoir iranien. Nous pouvons affirmer que les images qu’ils contenaient et que nous avons pu consulter, à réception du mail de Clotilde, étaient bien anodines au regard de celles diffusées par les chaînes de télévision.
Clotilde REISS est donc emprisonnée en Iran sans aucun motif réel et recevable. Sa formation en sciences politiques et en histoire ainsi que sa passion pour le peuple et la culture iraniens ne pouvaient que l’amener à séjourner en Iran et à s’intéresser aux événements qui se déroulaient sous ses yeux. À aucun moment sa position n’a été partisane. L’accusation d’espionnage, dont elle est l’objet, est grotesque.
Emprisonner une étudiante parce qu’elle cherche à comprendre l’Iran et la culture iranienne est absurde et va à l’encontre de l’entente mutuelle, du respect des peuples et de la paix.
Pour toutes ces raisons, nous exigeons la libération immédiate de Clotilde Reiss.
(Ce texte a été rédigé en accord avec les proches de Clotilde Reiss)