OTAGES YEMEN : libération d’un diplomate saoudien après 10 jours de captivité
SANAA - Un diplomate saoudien a été libéré mardi grâce à une médiation d’une tribu, dix jours après son enlèvement par un membre de cette tribu à la suite d’un différend commercial impliquant un homme d’affaires saoudien, a indiqué à l’AFP l’un des médiateurs, Mohamed Nasser al-Melqati.
Le diplomate saoudien Saïd al-Maliki a été libéré par son ravisseur, Abd Rabbo Nasser Ahmed al-Salimi, membre de la tribu des Béni Dhabiane, a déclaré M. Melqati.
L’ex-otage est actuellement en route pour Sanaa en compagnie de Qassem al-Salimi, un dignitaire de la tribu des Béni Dhabiane, qui a dirigé la médiation, a-t-il ajouté.
A Ryad, un adjoint du ministre des Affaires étrangères, le prince Khaled Ben Saoud, a confirmé la libération du diplomate qui, a-t-il dit, se trouvait en bonne santé à l’ambassade à Sanaa.
Selon M. Melqati, les médiateurs ont convaincu le ravisseur de libérer le Saoudien après lui avoir donné des garanties qu’il pourra recouvrir ses droits par la voie légale.
Nous avons subi de fortes pressions du général Ali Mohsen al-Ahmar pour obtenir une libération rapide du diplomate saoudien, a-t-il ajouté.
Il se référait au commandant de la première division blindée qui avait fait défection le 21 mars pour rallier le mouvement de protestations populaires réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh.
L’Arabie saoudite, puissant voisin du Yémen, participe à une médiation des monarchies du Golfe pour un règlement de la crise au Yémen où la répression des protestations a fait au moins 150 morts.
Saïd al-Maliki, deuxième secrétaire de l’ambassade d’Arabie saoudite, avait été enlevé le 23 avril dans une rue de Sanaa par Abd Rabbo al-Salimi qui l’avait ensuite emmené dans une région montagneuse à 80 km au sud-est de Sanaa, selon des sources tribales.
Le ravisseur réclamait 5 millions de riyals saoudiens (1,3 million de dollars) que lui doit selon lui un homme d’affaires saoudien dans le cadre d’un conflit commercial, avait-on indiqué de mêmes sources.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d’étrangers par des tribus, qui ont recours à cette pratique généralement pour faire pression sur les autorités et obtenir satisfaction de leurs revendications, qu’il s’agisse de la libération d’un des leurs prisonniers ou de la construction de routes.
Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années et la grande majorité ont été libérés sains et saufs.