OTAGE PAKISTAN : le CICR avait eu des contacts avec les ravisseurs de Khalil Dale
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait eu des contacts avec les ravisseurs de son employé enlevé au Pakistan et retrouvé dimanche décapité, a indiqué lundi un porte-parole de l’organisation, refusant toutefois d’évoquer une éventuelle rançon.
"Nous avons dit que nous avions eu des contacts avec les ravisseurs" de Khalil Rasjed Dale, a déclaré Sean Maguire sur la BBC, soulignant qu’il n’"était pas opportun de divulguer les détails des contacts que (le CICR) avait pu avoir". "Nous ne voudrions pas aider de futurs ravisseurs en disant : oui, nous avons donné notre accord au paiement d’une rançon."
"Le fait de ne pas vouloir divulguer les détails d’une possible discussion ne signifie pas que nous ayons accepté de payer une rançon", a précisé le porte-parole du CICR à Londres.
"Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour le libérer et il est malheureux, vraiment malheureux, que nous n’ayons pas réussi. Sa mort est, à nos yeux, barbare et dépourvue de sens", a ajouté le porte-parole.
Interrogé sur la poursuite des opérations du CICR dans cette région, Sean Maguire a indiqué que la question allait être évoquée prochainement : "Nous allons faire le point sur ce que nous devons faire et la part entre les risques et les bénéfices de notre travail dans différentes parties du Pakistan."
Khalil Rasjed Dale, 60 ans, un employé britannique du CICR enlevé au Pakistan il y a quatre mois, a été retrouvé dimanche dans le sud-ouest du pays, décapité dans un sac accompagné d’une note indiquant qu’il avait été tué parce que les exigences de ses ravisseurs n’avaient pas été remplies.
Selon une source proche des services de sécurité, ses ravisseurs exigeaient une rançon de 30 millions de dollars (23 millions d’euros).
Son corps mutilé a été abandonné près de Quetta, principale ville de la province du Baluchistan, dans le sud-ouest du Pakistan.
Les enlèvements, fréquents dans cette zone, sont souvent le fait de criminels essayant d’obtenir une rançon. Ils peuvent, s’ils n’obtiennent pas gain de cause, transférer leurs otages aux talibans ou aux groupes liés au réseau d’Al-Qaïda.