Sécurité dans le Sahel : deux députés français en mission dans la région
DAKAR - Deux députés français, l’un d’opposition, l’autre de la majorité, sont en "mission d’information" sur la sécurité dans le Sahel en vue de la rédaction d’un rapport qui sera publié en fin d’année, ont-ils annoncé mercredi à l’AFP lors de leur passage à Dakar.
Membres de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Henri Plagnol de l’Union pour un mouvement populaire (UMP, au pouvoir) et François Loncle du Parti socialiste (PS, opposition), se sont rendus à Nouakchott puis ont transité à Dakar, avant de se rendre mercredi à Bamako.
Selon M. Loncle, le but de leur mission qui les conduira fin juin au Niger, au Burkina Faso et en Algérie, est de traiter "des conséquences pour les pays concernés" des activités d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du "rôle de la France" dans la lutte contre cette organisation.
Ils ont rencontré à Nouakchott le président Mohamed Ould Abdel Aziz, ainsi que plusieurs ministres, le chef de l’opposition Ahmed Ould Daddah, et des responsables de l’armée française.
"La Mauritanie est très solidement engagée dans la lutte anti-Aqmi" et souhaite "en faire encore davantage", a noté M. Plagnol.
"Les Mauritaniens aimeraient que la France, qui est la première cible dans le secteur, ait une approche régionale, une plus grande implication" dans la lutte contre la branche maghrébine d’Al-Qaïda, a affirmé M. Loncle.
Selon Henri Plagnol, "il y a une dégringolade de la francophonie" au Sahel alors "qu’à long terme, la clé de la réponse" à l’islamisme radical, "c’est l’ouverture au monde qui passe par le français dans cette région".
A Bamako, les deux élus devraient rencontrer le président Amadou Toumani Touré, ainsi que son ministre des Affaires étrangères Soumeylou Boubeye Maïga qu’ils ont croisé à Nouakchott où il était venu rencontrer le chef de l’Etat mauritanien.
Aqmi, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel où elle commet des attentats, procède à des enlèvements - essentiellement d’Occidentaux - et se livre à divers trafics.
Elle retient en otages depuis la mi-septembre 2010 quatre français enlevés dans le nord du Niger, ainsi qu’une Italienne enlevée le 2 février dans le sud de l’Algérie.
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