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INGRID BETANCOURT

5 OCTOBRE 2010 - OTAGES COLOMBIE : INGRID BETANCOURT : J’avais le devoir de témoigner (Interview quotidien Sud Ouest)

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Ingrid Betancourt sort un livre bouleversant "Même le silence a une fin" Gallimard"

INGRID BETANCOURT : «  J’avais le devoir de témoigner » - Une interview du quotidien "Sud-Ouest"

L’ex-otage des Farc se raconte dans ses Mémoires de captivité. Retour d’une précision clinique sur six ans et demi d’humiliations et d’angoisse.

Elle est là, élégante et chaleureuse, dans le salon parisien de son éditeur Gallimard, en compagnie de sa mère Yolanda, qu’elle embrasse tendrement à la fin de l’entretien. Visage reposé, attentionnée malgré le tourbillon des obligations, généreuse de son temps, la Franco-Colombienne revient, par le truchement d’un livre de Mémoires (« Même le silence a une fin ») sur ses 2 321 jours de captivité dans la jungle colombienne aux mains des Farc.

« Sud Ouest ». Ces Mémoires de captivité sont-ils votre seconde délivrance ? Ingrid Betancourt. Écrire ce livre a été une épreuve. En revenant en arrière, c’est comme si je perdais ma liberté. Mais le livre est là et j’ai le sentiment d’un devoir accompli, un sentiment de délivrance, oui. J’avais le devoir de témoigner, et de rétablir la relation avec ma mère, mes enfants. J’étais incapable de leur raconter les choses en face, j’étais trop émue pour en parler. Écrire m’a libérée : les gens qui lisent savent l’essentiel. Ils peuvent parler avec moi des événements vécus et cela réduit la distance.

Vous écriviez en captivité mais vos cahiers ont été volés ou brûlés. Pourtant, quelle précision de la mémoire, dates, lieux, émotions, dialogues... ! Notre problème à nous otages n’est pas de nous souvenir, c’est d’oublier. Mais le voudrait-on qu’on ne le pourrait pas. Quand je pense à ce qui s’est passé dans la jungle, tout me revient : la sensation physique, le moment, la végétation, l’humidité, les bestioles, tout ce qui s’est entassé au fond de moi durant plus de six ans. Ma mémoire est affective, émotionnelle. Avec ce fil conducteur, j’ai retrouvé ce que j’avais pensé sur l’instant, et même davantage. Les dialogues sont gravés dans ma mémoire.

Mono Jojoy, chef des Farc, que vous avez hélas trop bien connu, vient d’être tué. Quel regard rétrospectif portez-vous sur les Farc ? J’ai une grande compassion pour les êtres humains qui composent la guérilla, ayant souvent eu l’impression qu’ils étaient plus prisonniers que nous, car obligés de rester dans la jungle et d’y mourir. Et j’admire la capacité d’adaptation de ces hommes et femmes qui ont fait de la jungle leur foyer, capables avec une incroyable facilité, avec une simple machette, de construire tables, chaises, lits, maisons, lavoirs, barrages, ponts. Mais l’organisation Farc m’a profondément déçue. Moi qui vivais encore dans le souvenir romantique de Guevara, une révolution nécessaire et généreuse, j’ai découvert une organisation militaire au service du trafic de drogue. Ayant perdu le feu sacré, la générosité, l’espoir d’un monde meilleur, ils ne sont plus que les servants d’une entreprise criminelle et lamentable.

Ont-ils la moindre influence sur la population colombienne ?

Non. Ils s’en prennent aux riches mais surtout aux pauvres qui doivent subir leur présence. Ils sont un problème, jamais une solution. Ni le pouvoir ni la paix ne les intéressent, mais les richesses auxquelles ils ont accès, le pouvoir de vie et de mort sur les habitants, la simple défense d’un système de vie.

Étant qui vous étiez, sénatrice, connue, défendue jusqu’en France, pouviez-vous être un otage comme les autres ? J’ai tenté de l’être. Mais je ne l’étais pas et cela a été très dur à vivre. Mon caractère m’a aidée à ne pas me perdre, mais m’a posé beaucoup de problèmes avec mes geôliers. Je pouvais « être quelqu’un » à leurs yeux mais le voisinage de quelqu’un qu’on voit manger, pleurer, aller aux toilettes érode ce sentiment : ils devenaient plus agressifs et arbitraires, ne pouvant se retenir d’humilier à leur tour, eux qui avaient dû subir des humiliations. Et puis mes compagnons étaient meurtris. Ils m’en voulaient qu’on ne parle que de moi. Même Luis Eladio, le sénateur, m’expliquait cela : « Seul ton nom apparaît, moi aussi j’ai envie qu’on parle de moi. » Ils étaient parfois agressifs et j’ai mis du temps à entrer dans leurs raisons, moi qui pensais que le fait qu’on parle de quelqu’un, moi ou un autre, valait mieux puisque cela nous protégeait tous.

Votre livre est dédié d’abord à ceux qui restent dans la jungle...

Il reste 18 otages comme nous, soumis à des tractations d’échange avec des guérilleros détenus dans les prisons colombiennes. Mais 3 000 autres le sont pour raisons économiques.

En quoi votre captivité vous a-t-elle changée ?

Elle a bouleversé mes priorités, mon caractère, ma vision du monde. La meilleure façon de le dire est que l’utilisation de mon temps a radicalement changé. Il est consacré à être présente auprès de ceux que j’aime, pas un temps d’accompagnement, mais une écoute et une présence réelles. Dans la vie de tous les jours, on se laisse happer par le subsidiaire. C’est dans le temps partagé qu’on puise la force d’être un adulte complet.

Qu’allez-vous maintenant faire de votre vie ?

Trouver un chez-moi, d’abord, où je puisse me reconstruire tout à fait après ce livre, qui est la première étape. Un lieu pas trop loin de maman et des enfants, pas trop près non plus pour ne pas les encombrer. Sans doute pas en Colombie, peut-être en France ou ailleurs. Politiquement, je ne veux ni perdre mes réflexes ni revenir dans la politique active. Je veux faire ce qui m’intéresse, tendre la main aux autres otages par une fondation, me rendre utile. Je pense à Florence Cassez détenue au Mexique. On va se retrouver avec Florence Aubenas, avec Jean-Louis Normandin, si actif dans son association( OTAGES DU MONDE) et qui dit une chose si juste : il faut une loi pour que les victimes aient le droit de l’être, que les prises d’otages prennent un visage face à la justice dans un tribunal.

Votre demande d’indemnisation n’a pas été comprise en Colombie...

Non, car l’information des Colombiens a été déformée. Ils disent : « Ingrid veut traduire en justice ceux qui l’ont libérée. » Rien de plus faux ! Manipulation politique ! Ce dont nous avons besoin n’est pas juste l’indemnisation qui montre la solidarité de la société, c’est un vrai procès, pour que notre statut de victime soit affirmé et qu’on puisse soigner une plaie qui ne guérit pas.

Quel genre de jugement attendez-vous ? Un jugement qui n’ait pas forcément pour fruit une incarcération. J’ai besoin, comme les autres otages, d’une confrontation, mais plus encore, comme Colombienne, d’un chemin vers la paix. Dans mon cas personnel, j’ai pardonné, mais le pardon est une décision spirituelle et émotionnelle. Les victimes ont besoin de se sentir des sujets de justice.

 
^ Remonter ^
  1. https://thesanctuarycollective.org/
  2. https://www.otages-du-monde.com/
  3. https://www.endangeredrangers.com/
  4. https://www.hottestmominamerica.com/
  5. https://www.globalinstitutefortomorrow.com/
  6. https://thencta.com/
  7. https://collegecitescolaire.com/
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