OTAGES YEMEN : Sur les neuf étrangers enlevés dans le nord du Yémen, trois ont été retrouvés morts
Sur les neuf étrangers enlevés la semaine dernière dans le nord du Yémen, trois ont été retrouvés morts ce mardi par les autorités yéménites qui ratissait la province de Saada, dans le nord du pays.
Il s’agit de deux Allemandes et d’une Sud-Coréenne prises en otages avec cinq autres Allemands et un Britannique, dont le sort restait toujours incertain.
« Les forces de sécurité poursuivent une vaste opération de ratissage dans la province de Saada pour retrouver les ravisseurs des neuf ressortissants étrangers et les traduire en justice », a déclaré un responsable du ministère de l’Intérieur à Sanaa. Mais il n’a pas donné de précisions sur l’évolution des recherches, engageant l’armée yéménite soutenue par des hélicoptères, selon un responsable local. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a confirmé la mort de deux Allemandes et ajouté « n’avoir aucune nouvelle des autres personnes portées disparues » mais il a estimé qu’elles se trouvaient aux mains d’un « groupe violent ».
A Séoul, le ministère des Affaires étrangères a de son côté confirmé la mort de l’otage sud-coréenne , identifiée par des médias sud-coréens comme Eom Young-sun, 34 ans.
Selon un responsable sud-coréen, elle était arrivée en octobre au Yémen pour travailler comme enseignante auprès des enfants d’un membre d’une ONG médicale, Worldwide Service, relevant d’une association évangélique internationale. Cette association compte aussi une équipe médicale à Jebla, au sud de Sanaa, où un islamiste armé avait tué trois médecins américains en décembre 2002, selon une source yéménite.
« Des dispositions sont en cours pour le transfert à Sanaa, en vue de leur rapatriement, des cadavres des deux Allemandes et de la Sud-Coréenne », a déclaré mardi le directeur de l’hôpital Al-Joumhouriya à Saada, Ali al-Qatabri.
Des informations contradictoires du ministère yéménite de la Défense Lundi un responsable local avait affirmé qu’au total sept corps avaient été retrouvés et que deux enfants étaient toujours en vie. Des informations que les services de sécurité allemands n’ont pas confirmé tout en craignant le pire.
Les neuf otages dont les sept Allemands pourraient avoir tous été par Al-Qaïda, a rapporté le quotidien Süddeutsche Zeitung dans son édition de mardi. Si la piste d’Al-Qaïda a été évoquée à Berlin pour le rapt, Sanaa accuse la rébellion chiite zaïdite conduite par l’ancien député Abdel Malek al-Houti, qui a démenti et annoncé pour mercredi une manifestation de protestation contre les enlèvements et les meurtres.
Un porte-parole du ministère de l’Intérieur lui a attribué « l’entière responsabilité » pour le meurtre des deux Allemandes et de la Sud-Coréenne, et la tient responsable des autres otages « dont le sort reste incertain ».
Un conflit ouvert ayant fait des milliers de morts oppose ce groupe aux forces gouvernementales depuis 2004 dans la région de Saada. Des kidnappings fréquents Les enlèvements d’étrangers au Yémen, un pays à structure tribale, sont relativement fréquents mais avaient jusqu’ici très rarement connu une issue tragique. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années mais la grande majorité d’entre eux ont été libérés sains et saufs.
En décembre 1998, un de ces rapts s’était conclu par la mort des otages : trois Britanniques et un Australien, enlevés par des islamistes, avaient été tués lorsque les forces de sécurité avaient tenté de déloger les preneurs d’otages de leur cachette.
En juin 2000, un diplomate norvégien avait été tué lors d’un échange de tirs entre la police et ses ravisseurs