(AFP) - Kristiyana Valcheva, l’une des cinq infirmières bulgares récemment libérées par la Libye, a raconté vendredi à Paris qu’elle avait gardé espoir pendant plus de huit ans d’emprisonnement, certaine que le chef libyen Moummar Khadafi "avait besoin d’otages vivants".
Kristiyana Valcheva tenait une conférence de presse à l’occasion de la présentation de son livre "J’ai gardé la tête haute", qui sort en France le 8 octobre.Interrogée sur la façon dont elle avait gardé l’espoir de rester vivante, elle a répondu : "je savais que Khadafi avait besoin d’otages vivants". L’infirmière bulgare a toutefois assuré qu’elle ne savait rien d’éventuelles contreparties qu’aurait obtenu la Libye pour leur libération.
"Je pense que de tout temps les régimes politiques ont été plus ou moins sales (...) Si je devais rentrer dans tout ces jeux, je me sentirais salie", a-t-elle dit, selon une traduction en français.Kristiyana Valcheva a confirmé qu’elle n’entendait pas porter plainte contre la Libye, conformément à un document qu’elle a signé, "car on nous a expliqué que c’était un pas en avant pour notre libération", a-t-elle dit, citant des responsables occidentaux.Les cinq infirmières et le médecin palestinien naturalisé bulgare, incarcérés depuis 1999 en Libye, ont été condamnés à mort à plusieurs reprises sous l’accusation d’avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens dans un hôpital de Benghazi.
Ils ont été libérés le 24 juillet après la commutation de leur peine capitale en prison à vie.Les infirmières avaient regagné la Bulgarie à bord de l’avion présidentiel français accompagnés de Cécilia Sarkozy, émissaire personnelle de son mari, et de la commissaire européenne Ferrero-Waldner.Les conditions de leur libération ont suscité de vives critiques en France car elle a été suivie de peu d’une visite officielle du président Nicolas Sarkozy, décoré jeudi à Sofia pour son rôle dans ce dossier, et de la signature de contrats de matériels civils et militaires. L’infirmière a également témoigné, comme dans son livre, des tortures qu’elle a subie, "le plus souvent à l’électricité. Je suis la seule à avoir été entièrement déshabillée et avoir subi des décharges électriques sur tout le corps", a-t-elle dit.Son livre devrait être publié "bientôt" en Bulgarie, en Angleterre et en Allemagne, a indiqué l’éditeur "Oh Edition".