OTAGE NIGER : A Noaillan, près de Bordeaux, l’ultime hommage des amis de Michel Germaneau, otage d’Al Quaida
Les proches de Michel Germaneau, assassiné dans le désert du Sahel, ont salué une dernière fois la mémoire de leur ami. Leurs interrogations demeurent sans réponses.
On l’appelait « Mickey ». C’est d’abord sa mère qui l’a affublé de ce surnom que ses amis proches ont rapidement repris. Michel Germaneau, l’otage français exécuté il y a quelques semaines dans le désert du Sahel par la branche Maghreb d’Al-Quaïda, avait ses racines à Noaillan en Sud-Gironde.
Hier, son village lui a rendu un ultime hommage en déposant une plaque sur la tombe familiale. Ils sont venus de partout, de Bègles, Coutras, ou encore Saint-Denis-de-Pile pour saluer la mémoire de cet homme décrit comme « gentil, généreux, toujours prêt à rendre service ». Michel Germaneau avant d’aider les populations du continent africain a commencé à déployer sa générosité autour de lui. Dans son village. N’ayant pas d’enfant, il a pris sous son aile Christopher, présent hier.
Amertume Cette cérémonie fut un moment de recueillement mais également l’occasion de solder quelques griefs que l’affaire Germaneau a soulevée. Une amie de longue date de l’humanitaire tué au Sahel a interpellé, Laurence Harribey le premier magistrat de la commune sur le thème : pourquoi la municipalité n’a rien fait alors que Marcoussis, (ville de la grande banlieue parisienne où Michel Germaneau s’était établi) s’est elle mobilisée. « Personne au village ne nous a aidés, nous avons écrit à Monsieur Sarkozy, nous avons voulu récupérer des signatures, mais vous n’avez pas voulu nous aider et vous ne nous avez pas expliqué pourquoi. »
Réponse de madame le maire : « Tout au long de l’événement, j’étais en lien étroit avec le Quai d’Orsay qui m’a demandé de limiter les médiatisations ». Impossible de dire si une mobilisation à Noaillan aurait pu changer quelque chose au tragique destin de Michel Germaneau. Au-delà de cette passe d’arme, on décèle toute la complexité de la gestion de ce type de dossiers par les autorités.
Une école au Sahel Une fois les esprits apaisés, d’autres questions ont fusé : « C’est stupide, comment un homme intelligent comme lui a pu prendre de tels risques », s’attriste Jean-Jacques Douence, un membre de la famille, habitant toujours la commune. « Mais c’était sa vie », répond Pierre Duprat, un ami de longue date. « Il a suivi son destin, c’est ce qu’il voulait, il aimait cette vie, il voulait s’intégrer aux Touaregs, explique son ami Serge Garbay. C’est le destin qui a fait que lui qui aimait beaucoup les enfants, soit mort lors d’une mission humanitaire pour les enfants. Il a participé à la construction de l’école et a mis en place du matériel informatique ».
Cette école, d’après le ministère des Affaires étrangères devrait bientôt porter le nom de Michel Germaneau.