OTAGES NIGERIA : des images des reporters de Marie-Claire sur la route pour Chibok
Manon Quérouil-Bruneel et Véronique de Viguerie, grands-reporters pour Marie-Claire, livrent les conditions de leur périple, à la rencontre des mères des jeunes filles enlevées au Nigeria par Boko Haram. Immersion.
Découvrez l’intégralité de l’enquête dans le marie claire n°744
« Le nord du Nigeria est une zone de guerre qui ne dit pas son nom, ponctuée de checkpoints militaires et de villages régulièrement attaqués par Boko Haram. Les avions ne desservent plus Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, où se trouve Chibok. Nous avons dû nous y rendre en voiture depuis Abuja, la capitale.Quinze heures de route à toute allure, sans jamais s’arrêter, pour gagner une ville contrôlée par l’armée où l’on pouvait passer la nuit.
Une fois à Maiduguri, le plus dur restait à faire. Personne ne veut se rendre à Chibok, déserté par les forces de sécurité nigérianes. Pour limiter les risques, nous avons profité d’un convoi qui accompagnait le préfet de la localité et la directrice de l’école attaquée à Chibok. Deux pick-up de l’armée nous ont escortées, tirant des rafales dissuasives tout le long de la route. Mais quand la partie asphaltée s’est terminée, les militaires sont partis, nous laissant seules pour le dernier tronçon de route, le plus dangereux. La piste qui mène à Chibok est très mauvaise, une voiture a crevé. Nous avons dû patienter une heure, de nuit, avant de pouvoir repartir. Une escorte de villageois nous a ensuite accompagnées sur la dernière partie. A Chibok, nous avons dormi chez le frère de la principale du lycée, pas franchement rassurées de passer la nuit à quelques kilomètres de la forêt qui abrite Boko Haram, sans aucune protection... Pour rentrer nous avons repris la route en convoi, roulant à tombeau ouvert jusqu’à Maiduguri. A l’arrivée, tout le monde s’est autocongratulé : nous étions revenus entiers de Chibok ! »
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