OTAGES SOMALIE : équipage du Ponant « Ils vont bien mais nous sommes très inquiets » (Ouest-France)
Marie-Madeleine Dortu, mère du chef d’équipage du Ponant, Quentin Thiébault, n’a quasiment pas dormi de la nuit. « Je me suis levée toutes les heures pour avoir des nouvelles de la prise d’otages sur les chaînes TV d’infos. J’ai juste appris ce matin, par une autre famille, que mon fils et les membres de l’équipage ont pu prendre un petit-déjeuner en commun, puis une douche. Des nouvelles plutôt rassurantes, même si le Quai d’Orsay reste très discret. »
Dans sa petite maison de Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-d’Armor), Marie-Madeleine fait régulièrement le point avec son voisin, Dominique Stramba-Badiali, dont le fils, Timothée, 25 ans, mécanicien, est également pris en otage : « Dominique appelle toutes les quatre heures la cellule de crise du Quai d’Orsay. Comme moi, lui et son épouse, sont très inquiets. Ce n’est pas rassurant de savoir son fils aux mains de pirates armés jusqu’aux dents. » Marie-Madeleine se rassure comme elle peut : « L’État français, l’armateur du bateau et les pirates vont trouver un terrain d’entente. Une chose est sûre : il va falloir payer et ce n’est certainement pas moi qui vais pouvoir le faire. »
« Il faut attendre »
À Plomeur (Finistère), le téléphone n’arrête pas de sonner chez Ronan et Valérie Garrec. Les parents de Thibaut, 20 ans, qui se trouve lui aussi à bord du Ponant, sont sollicités par les médias. Ces appels sont, pour eux, un moyen de tuer le temps, bien trop long depuis vendredi après-midi. « On a été prévenus par l’armement, à 17 h. On ne sait pas ce que veulent les pirates. Nous sommes très inquiets. »
Thibaut Garrec est embarqué sur le Ponant depuis le 8 janvier. C’est son premier contrat. Médéric Levaltier, 32 ans, de Plouhinec (Finistère), est lui aussi otage à bord du Ponant. Maître d’hôtel, il a pris son poste, début mars, après avoir effectué un contrat de quatre mois et demi sur Le diamant, un paquebot appartenant au même armateur. Maryse Gilbert, sa mère, garde confiance. « Il faut attendre », lâche-t-elle, résignée.
Un autre otage serait un Malouin, mais l’information n’a pas été confirmée. L’armateur, comme le Quay d’Orsay, préfèrent communiquer le moins possible. Sur les trente membres d’équipage pris en otages, dont sept femmes, vingt-deux sont français, se contentent de préciser les communiqués officiels.
Vincent JARNIGON
et Renée-Laure EUZEN.
dimanche 06 avril 2008 Inquiétude dans l’Ouest La Compagnie des îles du Ponant n’a pas communiqué le nom des otages. On sait que certains sont originaires de l’Ouest, l’un de Saint-Malo, un autre du Finistère, deux autres des Côtes d’Armor...
Les deux Costarmoricains sont Quentin Thiébault, 44 ans, chef d’équipage, et Timothée Stramba-Badiali, 25 ans, mécanicien, originaires de Saint-Jacut-de-la-Mer. Contactée hier, Marie-Madeleine Dortu, la mère de Quentin Thiébault, a expliqué ne pas avoir de nouvelles directes de son fils : « Le quai d’Orsay m’a juste contactée, vendredi soir, pour me dire que Quentin faisait partie des otages. Je suis inquiète, mais je comprends que l’État français ne puisse pas tout dire pour préserver la sécurité des marins.
Mon fils Quentin, marié et père de deux enfants de 6 et 3 ans, a embarqué en décembre dernier sur Le Ponant. Il y travaille depuis dix ans comme chef d’équipage. C’est lui qui a embauché Timothée aux machines. Les parents de Timothée habitent également à Saint-Jacut-de-la-Mer. » Marie-Madeleine Dortu attend donc à côté de son téléphone « pour notamment savoir si les pirates vont demander une rançon. » Thibaut Garrec, Bigouden de 20 ans, originaire de Plomeur, dans le Finistère, est également à bord. Il fait partie de l’équipage depuis plusieurs mois. Issu d’une famille de marins, il se destine à la marine marchande. Après avoir suivi un CAP-BEP au lycée maritime de Paimpol, il a obtenu un bac professionnel conduite et gestion des entreprises au lycée maritime du Guilvinec, en juin 2007.
Il a été recruté après un entretien pour devenir membre d’équipage. Dans sa famille, c’était aussi l’inquiétude. D’autant que les informations n’arrivent qu’au compte-gouttes. Ses parents ont aussi été prévenus vendredi soir.
Renée-Laure EUZEN
et Vincent JARNIGON.