OTAGES NIGERIA : Deux otages italiens , Francesco Arena et Cosma ROUSSO et témoignent
)RFI a pu joindre, en exclusivité, deux employés italiens de la société pétrolière Agip retenus depuis deux mois dans le Delta du Niger, au sud du Nigeria. Ils ont été enlevés le 7 décembre 2006 par des militants du Mouvement d’Emancipation du Delta du Niger (MEND). Depuis, ils sont toujours en captivité, avec un collègue libanais, Imad Saliba. Leurs ravisseurs exigent la libération de l’ancien gouverneur de l’Etat de Bayelsa, emprisonné pour corruption, et du dirigeant séparatiste Mujahid Dokubo-Asari ainsi que d’autres détenus du mouvement. Ils demandent, également, que les revenus pétroliers profitent davantage aux communautés locales. Ces otages ont été autorisés, récemment, à recevoir l’envoyé spécial d’un journal italien, mais c’est la première fois qu’ils s’expriment sur une radio.
Francesco Arena, otage italien du MEND : « Les militants nous traitent bien, mais nous sommes dans un camp militaire, avec tous les dangers d’un camp militaire, parce qu’ils ont des armes et ce sont simplement des adolescents. Ils ont entre 18 et 23 ans, ils jouent tout le temps avec les armes, c’est dangereux, ils jouent avec les armes et la dynamite. Les militants sont nombreux, c’est un grand camp. Par moment, ils sont énervés, par moments ils sont calmes. Ils sont d’humeur changeante. Et quand ils sont énervés, on ne sait pas pourquoi, on ne se comprend pas. Ils ne parlent pas anglais, donc on ne sait pas s’ils sont nerveux à cause de nous ou à cause de leurs affaires. Et puis, avant tout, il y a les dangers de la jungle, il y a des serpents partout, il y en a même qui tombent des arbres. Ce matin, on s’est réveillé avec un serpent au dessus de la tête ; c’est dangereux. Entre les insectes, les serpents, les militants et tout le reste, c’est très dangereux. Nous, ici, nous souffrons l’enfer ».
Francesco Arenainterrogé par Sarah Tisseyre et Jean-Karim Fall
« Les militaires sont des adolescents, ils jouent tout le temps avec les armes et c’est dangereux. »
écouter 00 min 52 sec
Cosma ROUSSO, otage italien du MEND :
« Nous allons bien, nous sommes en bonne santé, mais nous sommes là depuis 64 jours et nous sommes fatigués d’être dans la forêt. Nous sommes dans un camp, nous dormons sous une tente, dans la forêt, dans la jungle. L’eau pour se laver, il n’y en a quasiment jamais ; mais on a de l’eau à boire, et nous mangeons toujours du riz. Les militants sont bien avec nous, ils nous aident, ils nous donnent ce dont nous avons besoin, il ne sont pas méchants. Au gouvernement italien, nous voulons simplement dire que nous sommes fatigués. Nous sommes sûrs qu’ils travaillent pour essayer de nous faire libérer, mais ils devraient faire quelque chose de plus... un miracle si nécessaire... Mais moi, ici, je voudrais m’en aller parce que je n’en peux plus ».
Cosma Rousso
interrogé par Sarah Tisseyre et Jean-Karim Fall « Nous allons bien mais nous sommes fatigués d’être dans la forêt. »
écouter 00 min 50 sec
Article publié le 09/02/2007 Dernière mise à jour le 09/02/2007 à 11:08 TU