OTAGES EX-CONGO BELGE : Il y a 50 ans les paras belges sautaient sur Stanleyville D’après Belga
Une cérémonie sera organisée mardi en fin de matinée au Soldat inconnu de Bruxelles, à l’occasion du 50e anniversaire de l’opération « Dragon rouge ».
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Il y a cinquante ans, le 24 novembre 1964, une audacieuse opération combinée – aéroportée américano-belge « Dragon rouge » et terrestre congolo-belge connue sous le nom d’ » Ommegang » – mettait fin à la prise en otages par des rebelles congolais de plus de 1.600 personnes, dont 525 Belges, à Stanleyville, aujourd’hui Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Cette opération, qui reste sans guère d’équivalent dans l’histoire militaire de l’après-Seconde Guerre mondiale, a permis de mettre fin à la « plus grande prise d’otages du 20e siècle », selon l’expression du consul de Belgique de l’époque à « Stan », l’ambassadeur à la retraite Patrick Nothomb.
Cette prise d’otages avait débuté trois mois et demi auparavant, le 5 août, par la prise de « Stan » par une rébellion Simba (lion) qui partie le 15 mai d’Uvira (Sud-Kivu) et progressant à une vitesse fulgurante, s’était déjà emparée de pans entiers du territoire du jeune État du Congo (ex-belge), indépendant depuis quatre ans.
Elle a pris fin le 24 novembre quand 546 paras – 320 membres du 1er bataillon parachutiste, renforcés notamment par des éléments du 2ème bataillon commando et placés sous les ordres du commandant du régiment para-commando, le colonel Charles Laurent- sautent sur Stanleyville en deux vagues depuis des avions de transport C-130 américains venus de France. Ils viennent d’effectuer en une semaine – dans un secret quasi-absolu – un long périple de Kleine-Brogel (Limbourg), avec des escales sur l’île britannique d’Ascension, dans l’océan Atlantique, et à Kamina, au Katanga (sud-est du Congo).
Alias l’« Ommegang »
Au sol, les paras de l’opération « Dragon rouge » font leur jonction avec la colonne de la 5e brigade mécanisée, alias l’« Ommegang », ainsi nommée en raison de son caractère hétéroclite – elle rassemble en effet quelque 2.000 soldats de l’Armée nationale congolaise (ANC), des gendarmes katangais, des Cubains, des volontaires occidentaux, des mercenaires – sous les ordres du colonel Frédéric Vandewalle.
Cette colonne commandée et encadrée par une cinquantaine d’officiers et de sous-officiers belges venait de parcourir par la route 1.200 kilomètres en moins de deux mois, libérant déjà une bonne partie du territoire rebelle et sauvant au passage quelques centaines d’otages expatriés.
À Stanleyville, les paras, arrivés en premier, libèrent les otages, au prix de 24 morts belges et américains, principalement lors d’une fusillade avec les Simbas de l’éphémère « République populaire du Congo » auto-proclamée sur l’avenue Sergent Ketele.
Le 26 novembre, les paras rééditent l’opération en sautant sur la ville de Paulis, le chef-lieu du district du Haut-Uélé, situé à 350 kilomètres au nord de « Stan » et elle aussi aux mains des rebelles, sous le nom de « Dragon noir » et mettent les rebelles en déroute. Otages libérés et militaires se replient à Kamina, avant de rentrer en Belgique.
Après la libération de Stanleyville et le départ des para-commandos, l’Ommegang reprend l’offensive et pendant les six mois suivants reconquiert les territoires encore occupés par les rebelles, libérant encore un millier d’otages, se souvient un vétéran, le lieutenant-colonel en retraite Michel Neyt.
Au total, l’intervention de 569 para-commandos a permis de libérer 2.375 otages de toutes nationalités au prix de deux morts – l’un à Stanleyville, l’autre à Paulis – et de douze blessés dans leurs rangs. Mais cette rébellion a fait quelque 420 morts parmi les expatriés et des milliers de victimes congolaises, sans compter celles de la répression féroce lancée après la reprise en main des zones libérées par le gouvernement central.
Cérémonie au Soldat inconnu
Une cérémonie sera organisée mardi en fin de matinée au Soldat inconnu de Bruxelles à l’occasion du 50e anniversaire de la libération de Stanleyville et ce, en présence de certains des protagonistes de l’époque.
Elle sera rehaussée par la présence du chef de la Maison militaire du roi, le général Jef Van den Put.