Un évènement sans précédent : mobilisation politique sur tous les fronts pour Ingrid Betancourt.
A l’initiative des sénatrices Claire Lise Campion (Essonne) et Yolande Boyer ( Finistère), une vaste mobilisation s’organise autours d’un regroupement interparlementaire Sénat /Assemblée Nationale, pour uvrer en commun à la libération d’Ingrid Betancourt ainsi qu’à celle des quelques 3000 otages colombiens, retenus par les Forces Armées Révolutionaires Colombiennes( les Farc). Aujourd’hui, déjà près de 120 parlementaires ont décidé d’entreprendre des actions de sensibilisation, et d’étendre leur initiative auprès de l’ensemble des formations politiques au Parlement, en France et en Europe .
Une initiative sans précédent au service de la cause apolitique et internationale d’Ingrid Betancourt . « Le combat pour sa libération et celle des autres otages doit être le symbole de l’arrêt de la prise d’otages en Colombie, pays qui regroupe à lui seul plus de 80% des otages de par le monde. » témoignent les deux sénatrices, à l’origine de cette campagne de sensibilisation. Dans un premier temps, il s’agira de mettre en place une mission interparlementaire avec des acteurs politiques de toutes les formations et de toutes les assemblées, afin d’être plus fort et plus efficace, le but étant de contribuer à faire libérer les otages le plus rapidement possible et de stopper ainsi un processus infernal. Il s’agit aussi de lutter contre l’oubli auprès des populations, un oubli qui pourrait entraîner un risque de désengagement irréversible. D’où l’importance d’une mobilisation internationale.
Plusieurs actions concrètes sont d’ores et déjà prévues à très court terme : la première consistera à afficher le portrait géant d’Ingrid Betancourt au Sénat devant les grilles du Jardin du Luxembourg, symbole de sa lutte pour la liberté. Le souhait des parlementaires serait de voir retirer ce portrait par Ingrid Betancourt en personne ! La seconde consistera à envoyer une lettre aux FARC afin de faire entendre la voix révoltée du peuple français et de ses représentants. Enfin, la création d’un groupe interparlementaire de soutien à Ingrid Betancourt et aux autres otages est envisagé, afin d’instaurer un véritable relais avec le comité de soutien déjà existant.
Ce 23 février marquera le début d’une cinquième année de détention, plus de 1380 jours de « prison » pour Ingrid Betancourt ainsi que pour Clara Royas, son amie et collaboratrice ; Rappelons que les négociations diplomatiques, à notre connaissance, sont toujours au point mort à l’heure actuelle, et cela malgré des actions internationales, notamment françaises, menées avec pugnacité afin de tenter de libérer ces otages en 2002, 2003 et plus récemment en 2004.
Mais, à quand un véritable accord humanitaire avec le gouvernement colombien ?
Quatre ans déjà !...
Patricia Mamet-Soppelsa Juriste. Membre de la Commission Droit à Otages du Monde.