Pat O’May : « J’espère que ça ne va pas devenir une routine comme le concert des Restos du Cur ».
Artiste engagé depuis le début pour la libération d’Ingrid Betancourt, de Clara Rojas et des 3000 otages Colombiens, Pat O’ May est venu accompagner Gilles Servat. Guitariste hors pair, il a produit de nombreux albums solos mélangeant l’énergie du rock aux musiques traditionnelles bretonne et irlandaise. C’est avec lucidité qu’il porte un regard critique sur la situation des otages en Colombie.
Otages du Monde : Comment en êtes-vous arrivé là ce soir ? Pat O’May : Je suis sensiblisé depuis le début à la cause d’Ingrid Betancourt, de Clara Rojas et des 3000 otages en Colombie. En fait, j’ai été contacté par Dominique Babilotte, chanteur costarmoricain, qui est très investi pour les otages et avec qui je partage la même passion pour la musique. J’ai donc participé au premier concert de soutien pour les otages, à la Méaugon dans les Côtes d’Armor, il y 3 ans. Ce soir, je joue avec Gilles Servat. J’espère que ça ne va pas devenir une routine comme le concert des Restos du Cur, qui à l’origine devait durer peu de temps.
ODM : Que représente le combat d’Ingrid à vos yeux ? Pat O’May : A travers son combat, on trouve le côté narcotrafiquant et celui du commerce des armes orchestrés par les Etats. Un business dont on ne parle pas assez. Ça ne bouge pas parce que certains en profitent lamentablement. Le président Bush qui ne veut pas d’une Colombie à gauche ajouté au poids des pays riches qui considèrent qu’ils ont de plus gros problèmes que la drogue, car cela ne va pas à l’encontre de leurs intérêts. Il n’y a pas de réelle volonté contre les FARC. Pourquoi ne pas agir contre les FARC alors que les politiques sont sensibilisés ? Ingrid Betancourt est la seule otage que le gouvernement français ne vas pas chercher alors que tous les autres otages français en Irak [au Liban, à Jolo, etc.] ont été libérés. Et pourquoi ne traite-t-on pas avec les FARC alors qu’ils sont mieux organisés que les milices irakiennes ?
Infos : - Le site de Pat O May