Monsieur Jean-Pierre Verdon, père de Philippe, apporte les précisions suivantes suite au décès de Philippe Verdon sur le site du comité de soutien à Philippe Verdon et Serge Lazarevic :
Le 21 novembre 2011 Philippe part en Afrique accompagné de son collègue et ami Serge Lazarevic pour finaliser en relation avec l’entreprise malienne « Mandé construction » un projet de cimenterie à Hombori (Mali).
Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2011 Philippe et Serge sont enlevés à leur hôtel par un groupe armé.
Le 10 décembre 2011, matérialisé par une photo où l’on voit Philippe et Serge entourés d’hommes en armes, le rapt est revendiqué par le groupe terroriste AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique). Philippe et Serge sont désormais « otages au Mali » aux mains d’une faction liée à celle qui détient déjà 4 de nos compatriotes enlevés à Arlit (Niger) en septembre 2010.
Le 22 février 2012 les ravisseurs tournent une vidéo de Philippe et Serge, On y voit, 3 mois après sa capture, Philippe terriblement éprouvé, les traits altérés, à peine reconnaissable. D’une voix qui reste claire, il parle de conditions de vie très dures et décrit ses pathologies, le pronostic qui en résulte est angoissant et l’évolution de sa santé ne va cesser de nous obséder.
Le 19 mars 2013, Pendant l’opération militaire française « serval » de libération du territoire malien, soit au 15èmè mois de détention, Aqmi annonce l’exécution de Philippe en précisant : « en représailles à l’offensive française au Mali » L’analyse des données qui entourent cette annonce oblige à la tenir pour exacte. Devant l’accumulation d’éléments concordants, prenant conscience que l’irrémédiable est accompli, notre famille à partir de cette date, commence à entrer dans le deuil.
Le 5 juillet, 2013, sur renseignements humains, l’armée française découvre un corps présumé être celui de Philippe. Dans les jours qui suivront les analyses A D N confirmeront qu’il s’agit bien de lui. Sa mort est alors officiellement annoncée.
Le mercredi 17 juillet 2013 le corps de Philippe a été rapatrié en France. En cercle très privé, et accompagnés par les membres du Centre de Crise du Quai d’Orsay, nous l’avons accueilli au pied de l’avion, pour un hommage dans la sobriété et la dignité. Il était dans un cercueil militaire frappé de l’écusson tricolore. Selon les règles, le cercueil a été aussitôt acheminé au Centre médico-légal de Paris.
Le jeudi 18 juillet 2013 les premières constatations du corps médical étaient : « pénétration -ante mortem - d’une balle dans la tête ». Il s’agit donc bien d’une exécution. Compte tenu de la date et du lieu, tout indique que la mort est intervenue lors de l’avancée des troupes françaises de l’opération « Serval ». Dans ce contexte, Philippe aurait été abattu, par ses geôliers avant leur fuite, soit parce qu’il était trop malade pour être emmené, soit parce qu’il a refusé de les suivre.