OTAGES SYRIE : Le Parlement européen rend hommage aux journalistes otages en Syrie
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a participé mercredi au déploiement, sur les façades du Parlement à Strasbourg, de banderoles dédiées aux journalistes européens retenus en otages en Syrie, en présence de nombreuses personnalités.
"Le Parlement européen rend hommage à tous ceux qui se battent pour la liberté", a déclaré M. Schulz lors de cette cérémonie organisée dans la cour d’honneur de l’institution.
"Sans la liberté de presse il n’y a pas de démocratie", a ajouté le président du Parlement, au pied de ces banderoles proclamant "Liberté pour les journalistes otages en Syrie".
Selon Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG Reporters sans frontières, 16 journalistes étrangers sont retenus en Syrie, dont "plus de la moitié sont des Européens". Cette question "doit être européanisée, et au-delà, internationalisée", car il faut "sortir de la logique de la revendication des preneurs d’otages vis-à-vis d’un seul Etat", a-t-il plaidé.
Les familles de plusieurs otages assistaient à la cérémonie, aux côtés notamment du journaliste et ex-otage français Hervé Ghesquière, retenu 18 mois en Afghanistan de fin 2009 à mi-2011.
"Aucun des mes ravisseurs ne s’est demandé si j’étais Français, Suédois ou Finlandais", a témoigné de son côté le journaliste suédo-finlandais (mais installé à Paris) Magnus Falkehed, libéré début janvier après six semaines éprouvantes de captivité en Syrie. "Pour eux il était clair que j’étais Européen, même s’ils avaient une idée un peu confuse de la géographie", a-t-il ajouté, c’est pourquoi "une réponse européenne peut être appropriée".
Pour la présidente du comité de soutien aux otages français, Florence Aubenas, les prises d’otages de journalistes doivent "devenir une priorité transnationale".
Ces dossiers doivent être médiatisés autant que possible, "parce qu’il ne s’agit pas d’une honte, d’une affaire d’Etat qui doit être cachée, mais d’un problème politique qui doit se résoudre collectivement", a ajouté l’ex-otage en Irak, de janvier à juin 2005, aujourd’hui journaliste au Monde.
"Dire qu’il y a des otages, c’est aussi mettre en garde les suivants, pour ne pas les envoyer à l’abattoir", a encore souligné Mme Aubenas.
Quatre journalistes français, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, sont retenus depuis 8 mois en Syrie. Risquant leur vie dans ce pays devenu le plus dangereux au monde pour la presse, ils ont été kidnappés en juin 2013 dans le nord du pays.
Parmi les noms rendus publics d’autres journalistes non-Syriens kidnappés dans le pays figurent notamment ceux de trois Espagnols : le correspondant d’El Mundo Javier Espinosa, le photographe Ricardo Garcia Vilanova, et le correspondant du journal catalan El Periodico, Marc Marginedas.
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