Otages au Sahel. Alain Legrand : « La vie de mon fils n’a pas de prix ! » Paru dans Ouest- France
Alain Legrand est le père de Pierre Legrand, originaire de Couffé (Loire-Atlantique) et retenu en otage au Sahel par Al Qaida au Maghreb depuis septembre 2010. Il réagit, ce vendredi matin, aux propos d’une ancienne ambassadrice américaine au Mali, qui affirme que la France a versé une rançon de 17 millions de dollars pour la libération des otages.
« Il y a des imprécisions dans ce qu’elle dit. Cette somme a-t-elle pu être versée pour la libération de Françoise Larribe, ainsi que des otages malgaches et togolais, enlevés en même temps que les 4 autres otages toujours retenus ? » (NDLR : Thierry Dol, Marc Ferret, Daniel Larribe et Pierre Legrand), s’interroge-t-il. « Je ne suis pas dupe »
Il explique que jamais, au cours des rencontres avec l’Etat français, il n’a été question de rançon.
« Mais comme tous les Français, je ne suis pas dupe : il y a sans doute des contreparties. On dit souvent que l’argent des rançons finance Aqmi, mais leur principale rentrée d’argent, c’est le trafic de cocaïne », poursuit-il. Contre une opération commando
Dans un contexte où les soldats français interviennent au Mali depuis un mois, le père de Pierre Legrand réaffirme son souhait d’une solution négociée pour la libération des otages.
« Une opération commando, c’est 100 % d’échec, ça ne marche jamais ! Mon fils est parti pour travailler, il est indispensable que ceux qui l’ont mis là paient pour le faire sortir. La vie de mon fils et des autres otages n’a pas de prix. »
Lors de son enlèvement, à Arlit au Niger, Pierre Legrand travaillait pour le groupe Vinci dans une mine d’uranium d’Areva.