PIRATERIE MARITIME : L’Égypte autorise les équipes de protection embarquées dans le canal de Suez ( source LE POINT)
Défense ouverte par Jean Guisnel
Les équipes de gardes civils armés étaient interdites dans le canal de Suez, c’est fini ! La tâche des sociétés militaires privées s’en trouve simplifiée.
Les autorités égyptiennes viennent de faire savoir aux armateurs britanniques que le franchissement du canal de Suez par des gardes armés, avec leurs armes et leurs munitions, est de nouveau autorisé après avoir été interdit. L’information est rapportée par le site spécialisé Safety4sea et confirmée par ce document plus technique d’origine norvégienne. L’interdiction avait été émise par le Caire, pour tenir compte de l’attitude des autorités maritimes internationales, qui considéraient avec réticence la présence de gardes armés sur des navires civils. Mais les choses ont évolué.
Au début de cette année, l’International Chamber of Shipping a levé son opposition et les choses évoluent depuis à très grande vitesse sous la pression du gouvernement britannique, qui a changé son fusil d’épaule à la fin du mois d’octobre. Quant aux autorités françaises, elles demeurent dans le flou, tout en se transformant timidement. La position officielle de Paris demeure très ferme : à bord des navires battant pavillon français, seules des EPE (équipes de protection embarquées) composées de militaires d’active de la marine nationale peuvent être embarquées. Si la marine - qui ne dispose que d’environ 80 personnels affectés à cette mission - estime qu’elle n’est pas en mesure de fournir l’EPE demandée par un armateur, alors et alors seulement le gouvernement peut fermer les yeux sur l’embarquement d’une équipe armée fournie par une entreprise de droit étranger. C’est très compliqué, très tordu, très français !
Aucun détournement de bateau protégé par une EPE
La nouvelle position du gouvernement égyptien va désormais permettre aux armateurs de faire disposer des armes et des munitions, sous scellés, à bord des navires franchissant le canal de Suez, qui pourront dès lors accueillir des équipes de protection spécialisées lors de leur passage, sans que ces dernières aient à se déplacer avec leurs armements. À l’heure actuelle, les entreprises spécialisées doivent faire transiter leurs personnels et leurs armements par des pays extérieurs à la région (Djibouti, Sri Lanka, etc.) dans des conditions réglementaires parfois difficiles. Les autorités égyptiennes demandent aux navires passant le canal de Suez avec des armements et/ou des gardes de fournir un état précis des armes et munitions embarquées, les effectifs de gardes armés et des détails sur leur employeur, ainsi qu’un engagement à ne pas utiliser cet armement dans les eaux territoriales égyptiennes.
Alors que jamais autant de bateaux (18) ni autant de marins (348) ne se sont trouvés aux mains des pirates somaliens, qui attendent plusieurs dizaines de millions de dollars de rançon pour les libérer, aucun navire protégé par des gardes civils armés n’a été détourné à ce jour.