Otages : les Fran�ais, des cibles privil�gi�es - Un article de Ouest-France, quotidien r�gional
Aujourd’hui, 200e jour de captivit� pour Herv� Ghesqui�re et St�phane Taponier. Depuis le d�but des ann�es 2000, le nombre d’enl�vements a explos�. Les Fran�ais, comme tous les occidentaux, sont tr�s expos�s.
Rep�res
Combien d’otages fran�ais sont retenus dans le monde ?
Actuellement, la France compte quatre otages (voir infographie). Un chiffre peu �lev� en apparence mais d�but janvier 2010, c’�tait le double. La lib�ration des b�n�voles associatifs Pierre Camatte (lib�r� le 23 f�vrier au Mali), Olivier Denis et Olivier Frapp� (lib�r�s le 14 mars au Darfour) et Gauthier Lef�vre (lib�r� le 18 mars au Darfour) a permis d’en r�duire le nombre.
Les Fran�ais sont-ils particuli�rement vis�s ? Oui, mais comme la plupart des Occidentaux. D’apr�s les derniers chiffres du minist�re des Affaires �trang�res, le nombre de Fran�ais pris en otage � l’�tranger a �t� multipli� par trois entre 2007 et 2008, passant de 19 � 59 cas recens�s. Les cas les plus m�diatis�s sont bien s�r les journalistes, et, dans une moindre mesure les responsables d’ONG ou les humanitaires travaillant au sein de petites associations parfois autofinanc�es.
Mais il reste une vaste zone grise : les otages employ�s dans les grandes entreprises fran�aises. Celles-ci contractent des assurances exorbitantes aupr�s de compagnies charg�es de r�gler les ran�ons aux ravisseurs. « Des op�rations confidentielles sur lesquelles on ne communique pas », explique Nicolas Fontvieille, responsable du d�partement « risques de guerre et terrorisme » de la compagnie Global Risks.
Comment expliquer cette �volution ?
Ces rapts sont de plus en plus commis par « des individus de droit commun, n’appartenant pas � des organisations terroristes type Al-Qaida », souligne Martine Gauffeny, secr�taire g�n�rale de l’association Otages du monde. Ils profitent du d�veloppement des r�seaux islamistes en Afrique « pour se faire de l’argent facilement ». L’�pisode du Ponant, un bateau de croisi�re attaqu� par des pirates somaliens en 2007, « marque le d�but de cette �volution », selon Martine Gauffeny.
Quels sont les pays les plus dangereux ?
Le minist�re des Affaires �trang�res publie sur son site (www.diplomatie.gouv.fr) une cartographie des zones � �viter. De plus en plus de pays s’ajoutent � cette liste actualis�e quotidiennement. Un inventaire peu reluisant, o� les r�gions en proie � une guerre ou infiltr�es par les r�seaux terroristes tiennent �videmment le haut du pav� : Afghanistan, Irak, Pakistan, Mali, Tchad, Soudan, Colombie...
O� les familles des otages peuvent-elles trouver de l’aide ?
L’association Otages du monde apporte un soutien moral aux parents des victimes. « Souvent, le contact avec le Quai d’Orsay est trop administratif, les familles recherchent des rapports plus humains », indique Martine Gauffeny.
L’aide se poursuit apr�s la lib�ration en orientant les victimes vers « des psychiatres sp�cialis�s pour traiter ce type de traumatisme ». Sans oublier une assistance juridique, car « beaucoup ignorent qu’ils ont acc�s � une aide financi�re », via le fonds de garantie d’indemnisation des victimes du terrorisme.
Alexandre HI�LARD.