OTAGES NIGER : des soup�ons de complicit�
Pour la premi�re fois, le gouverneur d’Agadez, dont l’autorit� s’�tend sur la cit� mini�re d’Arlit s’est rendu le 20 septembre sur les lieux o� ont �t� enlev�s sept otages - cinq Fran�ais et deux Africains - jeudi dernier. En attendant les conclusions de l’enqu�te en cours � Arlit, au Niger, on parle beaucoup de complicit�s apr�s la r�ussite de l’op�ration.
Les hommes qui ont enlev� � Arlit les sept employ�s des groupes fran�ais Satom et Areva, le 16 septembre, �taient vraisemblablement bien renseign�s sur leurs cibles. C’est en tout cas ce que pensent beaucoup de nombreuses personnes. A la lumi�re des t�moignages recoup�s, il ressort que les ravisseurs s’�taient scind�s en plusieurs groupes avec des objectifs pr�cis.
Des personnes qui avaient pris la parole devant le gouverneur de la r�gion en visite le 20 septembre � Arlit apr�s ce rapt, ont m�me �voqu� des complicit�s possibles qui auraient permis au groupe arm� de r�ussir son op�ration.
Se voulant rassurant, le colonel Yay� Garba qui est aussi le gouverneur d’Agadez a promis le retour de la qui�tude et la reprise des chantiers de construction de routes interrompus au lendemain de cet enl�vement. (Interruption de travaux qui a mis au ch�mage des centaines d’ouvriers dans la ville d’Arlit et sur le site minier d’Imouraren). Le colonel Yay� Garba a aussi expliqu� que les autorit�s nig�riennes sont en train de tout faire pour retrouver les otages.
Depuis leur base op�rationnelle de Niamey au Niger quelque 80 militaires fran�ais traquent aussi les ravisseurs suspect�s d’�tre des membres d’al-Qaida au Maghreb islamique, un dispositif de recherche compos� essentiellement d’unit�s a�riennes.
Les recherches se poursuivent
Un habitant de Tombouctou t�moigne de l’inqui�tude dans la r�gion 21/09/2010 par Carine Frenk �couter (01:01)
Les recherches se poursuivent dans le nord et l’est du Mali. La Mauritanie a elle aussi engag� son arm�e contre les islamistes d’AQMI qui l’accusent d’ailleurs d’avoir tu� des civils, une r�f�rence au raid a�rien de dimanche dans la r�gion de Tombouctou qui a caus� la mort de deux femmes au Mali.
Au Mali, une source s�curitaire a parl� de « bavure » de l’arm�e mauritanienne qui, elle, assure que les v�hicules vis�s transportaient des terroristes. Le sujet sera assur�ment abord� par les pr�sidents des deux pays : le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et son homologue malien, Amadou Toumani Tour�.
Le pr�sident mauritanien est en effet attendu ce 21 septembre � Bamako en vue d’assister mercredi aux c�r�monies du cinquantenaire de l’ind�pendance. Selon la pr�sidence malienne, des entretiens entre les deux chefs d’Etat sont pr�vus dans la journ�e notamment autour de « la situation s�curitaire dans la sous-r�gion ».
Samima Tlem�ani, journaliste � El Watan 21/09/2010 par Marie-Pierre Olphand �couter (01:08)
Mais l’engagement militaire de la Mauritanie, qui a combattu les membres d’AQMI dans la r�gion de Tombouctou au Mali � la fin de la semaine derni�re a fait grincer des dents � Alger, tout comme l’attitude du Mali ou la pr�sence de militaires fran�ais au Sahel. C’est en Alg�rie, � Tamanrasset, l’ann�e derni�re, que le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Alg�rie s’�taient mis d’accord pour lutter ensemble contre le terrorisme. Une coop�ration militaire sous-r�gionale qui n’est pour l’instant qu’un voeu pieux.
Mali-Mauritanie : la r�conciliation Entre les deux pays le rapprochement est irr�versible, c’est le message que font passer les autorit�s de Nouakchott. Ces derniers jours, comme il y a deux mois d�j�, le Mali a d’ailleurs ouvert ses fronti�res � l’arm�e mauritanienne en lui accordant un droit de poursuite.
Les derniers affrontements entre soldats mauritaniens et combattants islamistes qui ont eu lieu dans la zone de Tombouctou ont �t� violents. Ils ont fait plusieurs morts et plusieurs bless�s dans les deux camps. Bamako n’a pas entrav� le ravitaillement en carburant ni l’�vacuation des bless�s par avion, se f�licite un diplomate mauritanien.
Autrement dit Bamako a laiss� faire sans apporter une quelconque assistance militaire, sans protester officiellement apr�s l’attaque par erreur d’une famille malienne qui se d�pla�ait en voiture. Un partage des r�les qui sert les int�r�ts de chacun mais qui est loin d’�tre conforme aux engagements d’il y a un an � Tamanrasset, o� la Mauritanie, le Mali, l’Alg�rie et le Niger s’�taient entendus pour coordonner leurs op�rations militaires de lutte contre le terrorisme dans la zone.