Ecoutez l’interview de Yannick Noah
ODM : Qu’est-ce qu’évoque pour vous le mot Liberté ?
La liberté, déjà, c’est tellement vaste. Elle prend une autre dimension à partir du moment où tu n’en as plus. Je crois que la Liberté, c’est de pouvoir profiter de tous les plaisirs simples de la vie. Pouvoir se déplacer, pouvoir dire ce que l’on pense, pouvoir être comme on veut... La première chose à laquelle tu penses quand tu arrives dans une prison, c’est comment je vais m’échapper, comment je vais retrouver ma liberté.
Quels sont les sentiments que tu peux avoir quand tu as été enfermé pendant longtemps ? C’est quoi le premier sentiment... je ne sais pas...faire l’amour avec ta femme. Je crois que c’est le premier truc à faire quand tu sors de prison : faire l’amour avec ta femme. Et puis j’imagine, profiter de toutes les choses que nous prenons comme argent comptant au quotidien, parce que nous, nous vivons dans une société complètement libre...alors on en veut toujours plus. Mais avec les voyages tu t’aperçois qu’il y a des pays où la Liberté, c’est quelque chose de plus restreint. Tu ne peux pas dire ce que tu penses, tu ne peux pas avoir d’opinion, tu ne peux pas être contre... Et puis voilà, il y a des endroits où tu te fais enfermer parce que tu dis la vérité.
ODM : Que diriez-vous aux ravisseurs d’Ingrid Betancourt et de tous les autres otages en Colombie ? Que pensez-vous des prises d’otages ? Je ne suis pas vraiment branché sur la question mais mon sentiment, c’est que cela va au-delà de quelques personnes qui prennent en otage Ingrid Bétancourt. Il y a des discussions qui se passent à des niveaux, dans des sphères qui nous dépassent... qui moi, en tous cas, me dépassent. Je ne suis pas au courant... je sais qu’on ne dis pas tout. Et donc, c’est déstabilisant. Les bras nous en tombent... On ne sait pas quoi faire. Mais comme à l’intérieur de nous, on a toujours un peu d’espoir parce qu’on est fait comme ça... Le début d’une solution, c’est que vous continuiez à faire votre boulot, que vous en parliez...qu’il n’y ait pas d’oubli déjà. Ce sont des semaines, des mois qui passent. C’est dur pour la personne, c’est dur pour la famille... Il ne faut pas oublier donc continuez la mobilisation comme vous le faites.
Le site de Yannick Noah